La Tunisie se trouve confrontée à un défi financier considérable dans le domaine des infrastructures. Les estimations actuelles indiquent que le pays devra mobiliser environ 75 milliards de dollars d’ici 2040 pour répondre aux besoins de développement de ses infrastructures. Cependant, les capacités de financement disponibles n’atteignent que 54 milliards de dollars, ce qui crée un écart important de 21 milliards à combler. Ces chiffres ont été présentés par Karim Bouaouni, responsable du pôle Investissement au sein de la Caisse des Dépôts et Consignations, lors d’une conférence sur l’investissement direct étranger organisée par la Chambre de commerce et d’industrie tuniso-suisse.
Face à ce déficit de financement, les partenariats public-privé apparaissent comme une solution possible. Karim Bouaouni a souligné que les infrastructures constituent un secteur d’investissement stable, y compris dans des contextes économiques difficiles. La Caisse des dépôts et consignations pourrait jouer un rôle central dans la facilitation de ce type de collaborations. Cependant, plusieurs obstacles entravent encore le développement des partenariats public-privé en Tunisie, comme l’a révélé une étude de la Banque européenne d’investissement.
L’étude de la BEI met en évidence trois difficultés majeures. Premièrement, le manque d’expertise spécialisée dans la gestion de projets complexes constitue un frein important. Deuxièmement, le cadre législatif actuel présente des insuffisances qui limitent l’attractivité des investissements. Troisièmement, les mécanismes de financement disponibles ne sont pas toujours adaptés aux spécificités des projets d’infrastructure. Ces différents facteurs expliquent les difficultés rencontrées pour mobiliser les capitaux nécessaires au développement des infrastructures tunisiennes. La résolution de ces problèmes nécessitera des réformes structurelles et une meilleure coordination entre les différents acteurs publics et privés.