« Tunitopia » ou le droit de rêver

Une temporaire accalmie règne sur la scène politique tunisienne. Une certaine monotonie même : entre les déclarations de certains, les insultes des autres à l’égard d’un autre, et j’en passe. Que faire pour casser cette « monotonie » ? Un bouquin ? Une excellente idée, mais si on brisait un peu les sentiers battus ? Rien de tel qu’un… film d’animation regardé avec les petits.
Zootopia, sorti en février 2016. Rien de spécial à première vue, mais après 1h48, on peut dire que c’était quelque chose. Beaucoup de messages livrés sur les stéréotypes de nos sociétés : qu’elles soient tunisiennes ou autres. La problématique soulevée par Byron Howard et Rich Moore, les réalisateurs, est la peur de la différence. « À Zootopia, tu peux réaliser tous tes rêves et devenir ce que tu veux », entend-on le personnage principal répéter (un lapin), malgré les difficultés, s’accrochant à ses rêves d’émancipation de « conditions lapines », qui le prédestinent à cultiver des carottes.
Pour couper court aux détails, c’est l’histoire d’une ville utopique, où prédateurs et proies vivent en paix et en harmonie, chacun accomplissant ses tâches. Mais des esprits malsains ont voulu semer le trouble en créant la peur chez les proies, de voir les prédateurs redevenir comme tel : des prédateurs. C’est à peu près ce qui se passe dans les sociétés européennes, où une bonne partie de nos concitoyens « arabes », est surveillée du coin de l’œil en raison des agissements d’une minorité extrémiste.
Autre message qui a le mérite d’être mentionné : les administrations publiques. Figurez-vous qu’elles sont occupées par des… paresseux, ces animaux qui passent la majeure partie de leur temps à sommeiller ! Dire que nous pensions être les seuls, en Tunisie, à souffrir d’une administration en hivernage constant ! C’est rassurant, d’une certaine manière.
Bref, beaucoup de message dans ce film d’animation qui mérite réellement d’être regardé, par les petits et les grands. Après la fin, un mot a commencé à taquiner mon esprit qui a, si je puis dire, tenté de retrouver sa fertilité d’enfant : Tunitopia. Cette Tunisie où les différences seront réellement considérées comme des richesses, où liberté rimera avec responsabilité et où la politique sera réellement au service de la patrie et du citoyen. Mais ça reste, hélas, une utopie, une Tunitopia. Après tout, c’est le rêve de chacun d’entre-nous, je suppose.

M.F.K

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