Dans un récent rapport publié par l’Institut turc des statistiques (TUIK), des chiffres alarmants ont été dévoilés quant à l’état de l’inflation en Turquie. L’inflation annuelle a atteint un pic de 58,9 % en août contre 47,8% en juillet. Selon le TUIK, les prix à la consommation ont connu une hausse significative de 9,09 % au cours du mois d’août. Le renchérissement vertigineux des prix a de profondes répercussions sur la vie quotidienne des citoyens turcs, mettant une pression constante sur leur pouvoir d’achat.
Les secteurs les plus touchés
Parmi les secteurs les plus touchés, un renchérissement des prix appliqués dans les restaurants et les hôtels est à souligner, avec une inflation record de 89,31 % en août. Les secteurs de la santé et de l’alimentation et des boissons non alcoolisées n’échappent pas non plus à cette spirale inflationniste, enregistrant respectivement des hausses de 77,55 % et de 72,86 %. À l’inverse, le logement enregistre la plus faible augmentation avec 24,97 % par rapport au même mois de l’année précédente.
Dans la catégorie des principales dépenses, le transport est en tête avec une augmentation de 16,61 % en août 2023 par rapport au mois précédent. À l’opposé, l’éducation connaît la plus faible augmentation, avec seulement 3,11 %.
L’inflation contestée
Les données officielles sur la hausse générale des prix pour le mois d’août en Turquie restent contestées. En effet, l’évolution générale des prix la plus alarmante est sans aucun doute celle fournie par le groupe indépendant d’économistes turques (ENAG), qui établit l’inflation annuelle à 128,05 % pour le mois d’août. L’accélération démesurée s’accompagne d’une hausse mensuelle de 8,59 % en août, mettant en lumière la gravité de la situation.
La population devra encore une fois faire preuve de frugalité
Le ministre du Trésor et des Finances, Mehmet Şimşek, a pris la parole pour aborder ces chiffres préoccupants. Il a déclaré : « Nous sommes conscients que la lutte contre l’inflation demandera du temps. Nous traversons une période de transition difficile, mais nous prendrons toutes les mesures nécessaires, y compris le resserrement monétaire, les politiques de crédit et les politiques de revenus, pour maîtriser puis réduire l’inflation. Cela exige notre patience, mais nous atteindrons notre objectif ultime« .
Initiation du resserrement des vannes monétaires
À la fin du mois de juillet, la gouverneure de la banque centrale turque, Hafize Gaye Erkan, avait indiqué que l’inflation serait probablement à 58 % à la fin de l’année, suivie d’un pic au deuxième trimestre de 2024, atteignant les 60 %. Néanmoins, les autorités monétaires ont prévenu que la hausse des prix pourrait surpasser leurs prévisions initiales pour l’année.
Banque centrale turque : un revirement vers l’orthodoxie monétaire ?
Il sied de rappeler que la banque centrale a pris une mesure radicale, le 24 août, en augmentant les taux bien au-delà des attentes, dans le but de stabiliser les anticipations d’inflation parmi les entreprises et les investisseurs. Une nouvelle décision sur les taux est prévue pour le 21 septembre.