Quelques 59 millions de turcs sont appelés, ce dimanche 24 juillet 2018, à voter dans le cadre des élections présidentielles et législatives pour élire leur futur président et les députés du Parlement. Un scrutin risqué pour le président Recep Tayyib Erdogan, qui constitue une première dans l’Histoire de la Turquie, étant donné que les électeurs sont appelés à voter pour deux scrutins au lieu d’un.
Il s’agit, rappelons-le, d’élections anticipées, qui ont été organisées à la demande d’Erdogan. Elles devaient avoir lieu aux alentours de fin 2019. Malgré sa popularité apparente, Recep Tayyip Erdogan est, de loin, le président turc qui divise le plus dans son pays. D’après les données fournies par les instituts de sondage du pays, il ne serait pas élu dès le premier tour. De ce fait, il aurait besoin du second tour du 8 juillet prochain pour asseoir son pouvoir. Son parti, l’AKP (islamo-conservateur) est progressivement rattrapé par l’opposition. Il risque même de perdre la majorité au Parlement.
Dans les médias, Recep Tayyip Erdogan est sur-médiatisé. Rien de plus normal, puisque le gouvernement contrôle 90% du paysage médiatique du pays. Malgré cela, sa perte de vitesse est notable depuis le scrutin de 2002. De fait, l’opposition a réussi à constituer des alliance autour d’un argument central : le rejet du système présidentiel sur-mesure d’Erdogan.
D’autre part, les craintes de fraudes se font ressentir chez l’opposition. Dans ce contexte, 519 000 observateurs sont mobilisés ce dimanche dans les 180 000 bureaux de vote pour inspecter le déroulement du scrutin.
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