Turquie : Des taux d’intérêt à 25 % pour contenir l’inflation

La banque centrale turque a relevé son taux d’intérêt directeur de manière spectaculaire, ajoutant 7,5 points de pourcentage pour l’amener à 25 %. Le resserrement abrupt des vannes monétaires témoigne d’une détermination renouvelée à combattre la flambée de l’inflation, inscrivant ainsi un virage politique majeur.
Resserrement graduel mais ferme
La compression de la politique monétaire turque a hissé le taux à son pic depuis 2019 et a propulsé la livre turque à son niveau le plus élevé face au dollar américain depuis la mi-juillet. Le comité de politique monétaire a réitéré son engagement à resserrer progressivement mais fermement les taux « aussi nécessaire qu’opportun« , dans le but de freiner l’inflation qui a grimpé à près de 48 % le mois dernier.
L’économie turque redécouvre la voie conventionnelle
La hausse des taux d’intérêt par l’organe régulateur turc marque une étape décisive vers une approche économique plus conventionnelle, mettant fin à des années de démarches peu orthodoxes sous la présidence de Tayyip Erdogan.
Rebond surprenant : La livre turque se redresse
La livre turque avait plongé quasiment quotidiennement vers de nouveaux plus bas historiques ces dernières semaines, atteignant même des abysses juste avant l’annonce de cette décision. Toutefois, en raison de l’annonce de la hausse de taux, elle a rebondi de plus de 3 % face au dollar, atteignant 26,41. La livre turque a subi une chute d’environ 68 % en l’espace de deux ans, en grande partie à cause de l’opposition farouche d’Erdogan aux taux élevés et de son influence sur la politique monétaire de la banque centrale.
Prévisions contrecarrées
Les prévisions économiques anticipaient une augmentation des taux à 20 %, selon une enquête de l’agence de presse britannique Reuters. Certains allaient même jusqu’à prédire une mesure plus modérée, compte tenu du fait que la banque n’avait pas répondu aux attentes lors des deux derniers mois. D’après le sondage mené par Reuters auprès d’analystes et réalisé la semaine précédente, une élévation à 25 % n’était pas attendue avant la fin de l’année.
La banque centrale affirme sa volonté
L’institution émettrice turque est résolue à maîtriser l’inflation, ce qui a été accueilli favorablement par les marchés. Il sied de souligner qu’après sa réélection en mai, le président turc a nommé l’ancienne banquière de Wall Street, Hafize Gaye Erkan, à la tête de la banque centrale. La nomination est intervenue dans un contexte où l’économie turque était mise à l’épreuve par l’épuisement des réserves de change et les prévisions inflationnistes en hausse.

 

Related posts

Réduction tarifaire sur le canal de Suez pour relancer le trafic maritime

Tunisie : une croissance économique modérée attendue en 2025

Gaza : La France déplore la disparition du martyr Ahmed Shamia