La Turquie se trouve actuellement aux prises avec une inflation galopante, atteignant des sommets inquiétants cette année, alors que les coûts de l’énergie élevés compliquent les efforts visant à contenir la demande intérieure, malgré des hausses massives des taux d’intérêt.
L’inflation turque retrouve des sommets historiques
Selon l’Office statistique de la Turquie, le rythme des hausses de prix annuelles a bondi à 61,5 % le mois dernier, contre près de 59 % en août. Il s’agit de la troisième accélération consécutive, en ligne avec les prévisions. Les services et les coûts alimentaires en hausse ont joué un rôle essentiel dans cette inflation rampante.
Les prix des services et des aliments ont particulièrement augmenté
Bien que l’inflation mensuelle ait ralenti à 4,75 %, soit environ la moitié du niveau enregistré en août, en raison de l’effet atténué des augmentations d’impôts estivales, certains chiffres inquiétants demeurent. L’inflation sous-jacente, excluant les articles volatils tels que la nourriture et l’énergie, a augmenté de manière alarmante, atteignant 68,9 % en septembre par rapport à 64,9 % en août. Les coûts alimentaires et des boissons non alcoolisées, représentant environ un quart du panier d’inflation, ont grimpé à 75,1 % en septembre, contre 72,9 % en août. Les services ont connu une inflation galopante, passant de 79,6 % à 86,5 % au cours de la même période. Les prix à la production, qui sont un indicateur précoce des pressions inflationnistes, ont également augmenté de manière significative, atteignant 47,44 % en rythme annuel, contre 49,4 %.
Les hausses de taux d’intérêt ont eu un impact limité
Le gouvernement turc, sous la direction du président Recep Tayyip Erdogan, avait longtemps adopté une politique de croissance obstinée, reposant sur des coûts d’emprunt bas, jusqu’aux élections de cette année. Cependant, depuis que l’équipe économique du pays a été remaniée en juin, la Banque centrale de Turquie a pris des mesures drastiques en augmentant son taux directeur de plus de trois fois, le portant à 30 %.
La flambée des prix du pétrole exerce une pression supplémentaire
La flambée des prix du pétrole brut sur le marché international, le Brent, ayant progressé de près de 30 % depuis juin pour atteindre presque 100 dollars le baril, exerce également une pression considérable sur l’économie turque, en tant que grand importateur d’énergie. La Banque centrale estime actuellement que le prix moyen annuel du pétrole se situe à 79,4 dollars.
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