Le ton est monté d’un cran entre Recep Tayyib Erdogan et son Premier ministre Ahmet Davutoglu. Les informations vont bon train concernant le limogeage du chef de l’exécutif Turc. Et pour cause : les tensions qui règnent entre l’homme fort de la Turquie, Erdogan, et son Premier ministre.
Comment expliquer ce désamour, alors qu’en août 2014, Ahmet Davutoglu avait affirmé « qu’aucune graine de discorde ne peut être plantée entre nous [Erdogan] » ? Il semble qu’il s’agit d’une véritable lutte de pouvoir entre les deux hommes. Souvenons-nous : le 29 avril 2016, l’instance dirigeante du Parti de la Justice et du Développement (AKP) a retiré à Ahmet Davutoglu, pourtant son président, le pouvoir de nommer les responsables du parti à l’échelle des provinces et des districts. Il s’agissait d’un contrecoup face à la popularité grandissante du Premier ministre.
De plus, Davutoglu a activement participé à la levée du VISA vers l’Union Européenne pour les voyageurs Turcs. Une grande victoire pour le Premier ministre aux allures d’une menace pour Erdogan. Autre élément clé pouvant expliquer l’éloignement du chef de l’exécutif de la Turquie : les ambitions d’Erdogan de modifier la Constitution afin d’instaurer un régime présidentiel où il détiendra le plein pouvoir.
Jusqu’à présent, les responsables turcs ont formellement démenti les informations sur les tensions qui perturbent les relations entre les deux hommes politiques. Omer Celik, porte-parole de l’AKP, a tenu à nier toute « crise » au sein du parti, rappelant que la décision du comité exécutif de l’AKP,(ôter à Davutoglu le pouvoir de nommer les responsables du parti à l’échelle des provinces et des districts), ne constituait qu’une mesure technique à laquelle le Premier ministre avait donné son accord
La crise est donc à son paroxysme. La question, à présent, est de savoir quand Ahmet Davutoglu sera finalement mis à l’écart.