Suite à l’arrestation du député du parti républicain, Enis Berberoglu, des centaines de milliers de Turcs étaient rassemblés à Istanbul pour dénoncer ce qu’il ont appelé « l’injustice du régime dictatorial d’Erdogan« .
En effet, il s’agit d’une manifestation géante des partis de l’opposition contre le président turc qui affronte de nombreux mouvements de protestation depuis les purges effectuées après la tentative de putsch du 15 juillet 2016. Environ 50 000 personnes ont été arrêtées et plus de 100 000 limogées ou suspendues de leurs fonctions mais aussi depuis l’adoption par référendum, en avril, d’un renforcement des pouvoirs du président de la république. Cette initiative, sans précédent en Turquie ,est la plus grande manifestation de l’opposition depuis le mouvement contestataire de 2013. De son côté, le gouvernement a considéré cette marche avec mépris. Le premier ministre, Binali Yildirim, a même déclaré vendredi qu’elle commençait à « devenir ennuyeuse ». « Cela doit prendre fin après le rassemblement », a-t-il dit. Le président Erdogan, qui s’est entretenu dimanche avec le secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, à Istanbul, a accusé Kiliçdaroglu de se ranger du côté des « terroristes » et l’a même mis en garde contre une possible convocation judiciaire. Néanmoins, l’opposition compte tirer profit de cette « grande marche » et elle se dit prête à poursuivre, dans la rue, sa campagne contre le pouvoir turc.
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