L’Union Internationale de Banques (UIB) a mis à dispotion ce mercredi 30 avril les résultats de son exercice 2024, soulignant la constance de sa performance dans un environnement exigeant. L’assemblée générale a été l’occasion pour les dirigeants de présenter non seulement les performances de l’année écoulée, mais aussi de détailler leur feuille de route stratégique pour les prochaines années.
Performance financière: des indicateurs présentant des écarts sectoriels
L’exercice 2024 se caractérise par une légère progression du Produit Net Bancaire (PNB) qui atteint 537,755 millions de dinars, soit une hausse de 3,5% par rapport à l’année précédente. Philippe Dubois, directeur général de l’UIB, précise que « cette croissance modérée s’explique par la moindre perception des commissions sur crédit corporate et l’application de la loi 2403« . Les produits d’exploitation bancaire s’établissent quant à eux à 515,534 millions de dinars, tandis que les charges d’exploitation atteignent 383,79 millions de dinars.
Le résultat net final s’affiche à 85,7 millions de dinars, impacté négativement par une charge fiscale de 30 millions de dinars liée à la hausse de l’impôt sur les sociétés. Philippe Dubois ajoute que « les revenus du portefeuille présentent une forte volatilité, avec une hausse globale de 14% mais des variations importantes selon les périodes comparées« . Malgré ces résultats mitigés, la banque maintient des ratios financiers solides, avec un ratio crédits/dépôts de 70,1% et un ratio de liquidité LCR de 163,4%, bien au-dessus des exigences réglementaires.
Sur le front commercial, l’UIB enregistre des performances plus encourageantes. Le nombre de clients actifs affiche une croissance soutenue dans tous les segments: 391.357 clients particuliers (+3,5%), 2.177 entreprises et 36.224 clients Premium. Les dépôts clients atteignent 8,86 milliards de dinars, tandis que l’encours de crédits se stabilise à 6,213 milliards de dinars.
Kamel Neji, Président du Conseil d’Administration, souligne cependant que « les résultats ne sont pas à la hauteur de nos espérances, ni de celles du marché bancaire tunisien« . Il identifie plusieurs causes à ce ralentissement: « un modèle économique encore peu diversifié, des mécanismes de gestion des risques trop contraignants, et des événements exceptionnels ayant perturbé l’activité en 2024« . Pour y remédier, la banque mise sur une accélération de sa transformation digitale et une simplification de ses processus internes.
Une stratégie de transformation
Face à ces défis, l’UIB dévoile une stratégie offensive pour 2025 articulée autour de trois axes majeurs: le renforcement de la banque d’entreprises, l’optimisation de la relation client et l’accélération de l’innovation digitale. Kamel Neji insiste sur la nécessité de « faire différemment la banque, avec une vision plus ouverte, plus engagée, et moins conservatrice« .
La banque a par ailleurs consacré 72 millions de dinars à la couverture des risques, dont 54 millions pour le risque crédit et 17 millions pour le risque opérationnel. Ouassel Bahri, Responsable Communication, rappelle que « l’engagement de l’UIB se mesure également à l’aune de critères extra-financiers », évoquant les nombreuses initiatives RSE menées à travers les trois fondations de la banque.
Alors que l’institution financière aborde cette nouvelle année avec un mélange de prudence et d’ambition, les prochains mois seront déterminants pour vérifier si cette stratégie de transformation portera ses fruits. Tous les regards se tournent désormais vers l’assemblée générale de 2026, qui devrait révéler si l’UIB a réussi son repositionnement sur un marché bancaire tunisien de plus en plus concurrentiel.
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