UIB : un projet de recapitalisation rassurant

Le management de l’UIB a publié en date du 7 mars un communiqué de presse relatif à une provision exceptionnelle sur les comptes 2013 et à un projet de recapitalisation de la banque.

En effet, le Conseil d’administration a arrêté en date du 6 mars 2014 les états financiers individuels et consolidés relatifs à l’exercice clos le 31/12/2013.

Les indicateurs d’activité déjà publiés le 20 janvier 2014 prouvent, si besoin est, la solidité des fondamentaux et le dynamisme de la banque ; avec notamment un PNB de 184 millions de dinars en 2013 vs 68 millions de dinars en 2007, soit une progression annuelle moyenne de 18% et un RBE passant de 10 millions de dinars en 2007 à 98 millions de dinars en 2013, soit une croissance de 46,2% par an.

L’UIB vient de publier au même moment un Résultat de l’exercice meilleur que prévu, soit 38 millions de dinars nets d’impôts ; le Résultat d’exploitation étant quant à lui de 57,5 millions de dinars en 2013 vs 44,4 millions de dinars en 2012, soit une croissance de 29,6 %.

Pour l’exercice 2013, l’UIB a passé ses comptes à la paille de fer avec une provision exceptionnelle de 127,3 millions de dinars (qui correspond en fait à une dépréciation comptable des garanties détenues) imputée directement sur les fonds propres de la banque. Cette provision est issue des nouvelles règles de provisionnement complémentaire édictées par la circulaire de la BCT n°2013-21 du 30 décembre 2013 portant sur les créances anciennes en défaut (100% de provision pour celles de huit ans et plus indépendamment des garanties détenues).

Les états financiers au 31/12/2013, sous réserve de certification définitive, font apparaître, outre un résultat net de l’exercice 38 millions de dinars, des fonds propres comptables de 61,3 millions de dinars, devenus inférieurs à la moitié du capital social de l’UIB. Sur la base de ces éléments, les fonds prudentiels se trouvent en dessous des seuils réglementaires (ratio de 5,16 % au 31/12/2013 contre un minimum réglementaire à partir du 31 mars 2014).

Cette situation nécessite par conséquent de la part de la banque la mise en œuvre de mécanismes légaux et réglementaires de régularisation.

C’est pourquoi l’UIB, soutenue par son actionnaire majoritaire à 52,34 %, le groupe Société Générale, a entamé des discussions avec la Banque Centrale de Tunisie et le ministère de l’Économie et des Finances en vue de structurer dans les meilleurs délais une opération de recapitalisation de 150 millions de dinars favorisant ainsi la consolidation de la situation financière de l’UIB dans l’intérêt de ses actionnaires et de ses déposants et d’assurer par la même occasion le développement de la banque.

Il s’agit d’une décision courageuse et réaliste de la part du management de la banque qui a pris ses responsabilités, respectant ainsi à la fois l’intérêt de l’ensemble des actionnaires et celui de la place. Selon les déclarations de ses dirigeants, le groupe Société Générale apportera 80 millions de dinars sur les 150 millions de dinars et même plus si nécessaire, manifestant ainsi le message de confiance très fort émis en faveur de l’économie tunisienne.

L’augmentation de capital se déroulera dans des conditions ouvertes et en toute transparence entre juin et septembre 2014” ont souligné les dirigeants de la banque.

4e banque privée en termes de PNB, l’UIB est la première banque tunisienne à engager un processus de restructuration et de modernisation dans le système bancaire depuis le déclenchement de la Révolution tunisienne, de manière à asseoir et à consolider sa croissance sur des bases durables et saines.

 

Ridha Lahmar

 

Related posts

Nouvelles règles d’origine : une révolution silencieuse pour le commerce extérieur ?

Sarra Zaafrani Zenzri insiste sur l’implication des banques dans la relance économique

Lancement officiel de la plateforme “Eco Tous”