Un premier pas vers la paix en Ukraine a été franchi après un appel téléphonique de plus de deux heures et demie entre le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine. Selon un communiqué de la Maison Blanche, les deux dirigeants se sont accordés sur une feuille de route visant une « paix durable », débutant par une trêve de 30 jours dans les raids sur les infrastructures énergétiques. Cependant, cette trêve partielle ne répond pas à la demande d’un cessez-le-feu total et inconditionnel formulée par Kiev, qui continue de perdre du terrain sur le plan militaire.
Une trêve ciblée et des conditions strictes
Le Kremlin a confirmé l’arrêt immédiat des bombardements sur les infrastructures énergétiques pour une durée de 30 jours, tout en posant des conditions difficiles pour Kiev. Moscou exige notamment un contrôle effectif du cessez-le-feu sur l’ensemble de la ligne de contact, qui s’étend sur 2.000 km, ainsi que l’arrêt de la mobilisation forcée et du réarmement des forces ukrainiennes. De plus, la Russie demande la fin de l’aide militaire étrangère à l’Ukraine, une condition qui pourrait compliquer les négociations. En contrepartie, Poutine a annoncé un échange de 175 prisonniers de chaque côté, prévu dans les prochains jours, et a remercié Trump pour son engagement en faveur de la paix.
Au-delà du conflit ukrainien, les deux dirigeants ont abordé des sujets stratégiques majeurs. Ils ont longuement discuté de la coopération au Moyen-Orient, notamment pour prévenir de futurs conflits, alors que la trêve à Gaza vient de s’effondrer. Ils se sont également engagés à lutter contre la prolifération des armes stratégiques, une priorité pour Trump qui souhaite réduire les dépenses militaires et les arsenaux nucléaires, en impliquant d’autres puissances comme la Chine. Enfin, ils ont partagé leur conviction que l’Iran ne doit jamais acquérir la capacité de détruire Israël, renforçant ainsi la position américaine dans les négociations sur un nouvel accord nucléaire avec Téhéran.
Un rapprochement économique et géopolitique
Les deux présidents ont également évoqué l’amélioration des relations bilatérales, qui pourrait déboucher sur des accords économiques majeurs et une stabilité géopolitique accrue. Cette perspective de coopération économique ouvre la voie à un retour des entreprises américaines en Russie, marquant un tournant dans les relations entre les deux pays après des années de tensions. Pour Poutine, cet appel représente une réhabilitation sur la scène internationale, brisant l’isolement occidental et réaffirmant son statut de leader d’une superpuissance.
Cet échange historique entre Trump et Poutine rappelle, selon certains observateurs, la conférence de Yalta de 1945, où les grandes puissances avaient redessiné les zones d’influence mondiales. Bien qu’aucune concession territoriale ou référence à l’OTAN n’ait été mentionnée, cet appel pourrait marquer le début d’un rééquilibrage des relations internationales. Pour l’instant, Poutine semble avoir pris l’avantage, tandis que Kiev reste dans une position délicate.