Un citoyen tunisien autorisé à retirer de son patronyme une référence à l’esclavage

C’est une première en Tunisie : un tribunal de Médenine a accepté la demande d’un homme noir de 81 ans de retirer de son nom de famille la mention « Atig » qui fait référence à une descendance d’esclaves. Un pas important pour la Tunisie; qui a adopté une loi contre le racisme et les discriminations en 2018.
174 ans après l’abolition de l’esclavage en Tunisie, Hamdène Atig Dali, 81 ans et habitant de Djerba, a enfin pu ôter de son nom de famille le terme « Atig » qui veut dire « affranchi par » et est une référence directe à un héritage esclavagiste. Au nom de l’article 2 de la loi antiraciste que la Tunisie a adoptée depuis deux ans, Hamdène Dali a pu faire valoir que ce patronyme est stigmatisant et humiliant. Il opère une distinction discriminante fondée sur la race et la couleur.
Ce mot péjoratif se retrouve encore dans les noms de certaines familles noires du sud de la Tunisie tout comme le mot « Chouchène » qui veut dire « libéré de ».
C’est une victoire importante pour Hamdène et son fils Karim qui avaient déposé une demande en 2017, déboutée faute de comité en charge de ces questions et d’une loi spécifique.
Aujourd’hui, avec le soutien juridique de l’association Minority Rights Group International et l’association tunisienne Mnemty, Hamdène et son fils peuvent enlever ce nom de tous leurs documents officiels. Pour ces deux ONG, c’est aussi une avancée grâce à la loi antiraciste qui peut encourager d’autres actions. Près de 23 plaintes pour discrimination ont été déposées en 2020, avec 160 avocats tunisiens formés à la nouvelle législation.
(RFI)

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