S’exprimant sur les ondes de la Radio Nationale ce lundi 7 janvier 2019, le porte-parole de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), Sami Tahri, a dénoncé les agissements de certains conseillers du Chef du gouvernement à la Kasbah. « L’un des plus importants conseillers de Youssef Chahed a demandé de limer les ongles de l’UGTT. Il a posé ceci comme condition pour la mise en place des réformes économiques et pour la tenue d’élections qui se clôtureraient avec la victoire de Youssef Chahed », a-t-il déclaré.
Le syndicaliste a assuré que des preuves existent sur ces déclarations. « Ce même conseiller avait même rédigé un article dans un journal britannique autour du même sujet. Quant à nous, nous avons attiré l’attention du Chef du gouvernement sur ce sujet », a-t-il assuré. Ce genre de conseillers, poursuit-il, ne font qu’instrumentaliser la crise des négociations sociales et celle de l’enseignement secondaire. A chaque reprise, ils inventent des conflits imaginaires par peur de l’UGTT. « Ils sont faibles », a-t-il ajouté.
D’autre part, au sujet de la crise de la fonction publique, le porte-parole de l’UGTT a souligné que l’Union n’acceptera pas de hausse de salaires inférieure à celle qui a été accordée au secteur public. « Le gouvernement justifie la non application des hausses par les conditions imposées par le Fonds Monétaire International (FMI). En même temps, il a proposé une enveloppe de 700 millions de dinars, ce qui est étonnant : le FMI leur a-t-il accordé l’autorisation de le faire ? », s’est interrogé le syndicaliste.
Il existe, dans ce même contexte, deux possibilités selon Sami Tahri : ou bien le FMI aurait bel et bien donné son accord pour débloquer les 700 millions de dinars, ou bien les arguments des conseillers sont mensongers. « La délégation gouvernementale nous a avoué qu’elle subit les conditions du FMI. Le Fonds a indiqué qu’il n’accordera pas au gouvernement ce qui reste des tranches du prêt accordé à la Tunisie au cas où des augmentations salariales entreraient en vigueur dans la fonction publique », a-t-il expliqué.
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