Rien ne laissait présager une tempête aussi violente dans le ciel estival de l’Union Sportive Monastirienne, un des clubs les plus stables du football national.

Depuis le retrait du président Ahmed Belli, la transition à la tête de l’USM se révèle fort compliquée
Il a suffi de l’annonce du départ du président Ahmed Belli, il y a un mois pour plonger le club de la ville du Ribat dans la tourmente. Du coup, un vide institutionnel s’est créé. D’autant que Rafik Tlili a vite fait de renoncer à son projet de prendre les rênes du club, alors que Frej Meddeb, pressenti à son tour n’a pas longtemps résisté face aux grosses difficultés financières et aux sombres perspectives que laisse attendre un budget à l’agonie.
La tenue d’une assemblée générale extraordinaire, prévue le 14 juillet a été annulée suite à l’absence de candidatures à la présidence. L’été a été tumultueux du côté de Monastir jusqu’aux premières lueurs du mois d’août. Heureusement que le ciel s’est dégagé le weekend dernier à la faveur de l’installation d’un directoire de gestion de la crise.

Neji Zbidi mettra-t-il fin à la crise ?
*Le bout du tunnel ?
En effet, la commission indépendante des élections de l’USM a invité le bureau sortant d’Ahmed Belli à reprendre le collier et à revenir à la gestion des affaires du club.
Conséquence: un bureau provisoire a été constitué pour mener les affaires du club et préparer une assemblée générale élective dans les meilleurs délais. Présidé par Néji Zbidi, l’ancien porte-parole du club, il se compose de Walid Belli, Fethi Haddar, Mohamed Rokbani, Amir Hizem et Amor Ghomrasni.
Certes, le président démissionnaire Ahmed Belli ne figure pas dans cette équipe du salut. Toutefois, il a promis d’apporter un soutien financier conséquent au club.
De son côté, l’ancien membre, Tarek Sayadi a renoncé à le renforcer pour des raisons personnelles.
Quelques heures après sa constitution, ce directoire a tenu une réunion avec le gouverneur et le président de la municipalité.
*Fronde des joueurs
Chapitre équipe première de football, l’USM a vécu une semaine très compliquée.
Les joueurs ont boycotté les séances d’entrainement de la fin de semaine, et refusé de disputer le match amical de préparation de la nouvelle saison, prévu dimanche 5 août devant le Club Athlétique Bizertin.
Résultat: le match a été annulé. L’entraîneur Lotfi Rhim ne savait pas à quel saint se vouer. Malgré le début de la préparation depuis le 17 juillet dernier, les copains de Walid Hicheri et Mejdi Mosrati n’avaient pas la nécessaire concentration et sérénité pour travailler correctement. Depuis la saison dernière, les joueurs réclament le versement de plusieurs salaires et primes. Pressenti pour assurer la présidence du club, Rafik Tlili y a renoncé. « En découvrant de plus près la situation financière du club, et les grosses sommes réclamées par les joueurs au titre d’arriérés d’émolument, j’ai été effrayé. Je ne peux pas gérer un contexte financier à mon avis ingérable », a-t-il relevé.
De plus, la campagne usémiste du mercato est timide compte tenu du vide institutionnel créé au sein du comité directeur.

L’entraineur enfant du club, Lotfi Rhim déplore un grand retard dans la préparation de la nouvelle saison.
* »Pugilat verbal » sur la situation financière
Comme pour rendre la situation un peu plus irrespirable, les déclarations de Rafik Tlili pointant du doigt le comité directeur sortant n’ont pas laissé de marbre Ahmed Belli qui a déposé une plainte devant le tribunal de première instance de Monastir.
Il accuse le président sortant de diffamation et d’assertions infondées.
Tlili a qualifié la situation financière de « catastrophique », démentant les déclarations de Belli dans les médias qui assure qu’il laisse dans les caisses près de 60 mille dinars, alors que les joueurs sont payés.
« Certaines parties se trouvent derrière les gros problèmes que rencontre aujourd’hui l’USM, renchérit Tlili. Ces mêmes parties nourrissent la fronde des footballeurs qui refusent d’entrer en stage de préparation pour la nouvelle saison à Hammam-Bourguiba. S’il y a vraiment des gens pour douter de la gravité de la situation financière, il n’ y a qu’à désigner un huissier notaire lequel peut clairement éclairer sur l’ampleur du déficit accusé par le club. Dans ces conditions, que puis-je faire tout seul ?« , a-t-il glissé trois jours seulement après sa nomination pour conduire le comité provisoire de gestion. Une façon de justifier son retrait.
Le plus gros perdant, c’est l’équipe première appelée à relever le défi de la nouvelle saison à partir du 18 août, et qui n’a pas disputé le moindre match amical jusqu’au week-end dernier.
Elle n’a pas non plus répondu aux besoins du mercato où elle devait aller chercher les joueurs ciblés dont a besoin le staff technique conduit par Lotfi Rhim.
Ce gros retard de la préparation risque d’être payé cash en cours de saison.
H.A.