Grâce à un vaste programme d’inventaire et de valorisation, près de 8.634 parcelles de terrains, agricoles et non agricoles, ont déjà été recensées. Ce chiffre impressionnant a été révélé par Majdi Ben Slimen, du ministre des Domaines de l’État et des Affaires foncières, lors d’une interview sur TAP TV.
Ce projet ambitieux s’inscrit dans le cadre du nouveau système comptable, mis en place conformément à la loi organique relative au budget n°15 de 2019. L’objectif ? Rationaliser la gestion du patrimoine foncier de l’État et en maximiser la valeur économique. « Cet inventaire sera réalisé de manière continue, en collaboration avec les ministères et les structures administratives qui gèrent ce patrimoine », a expliqué Majdi Ben Slimen.
Un portail foncier numérique pour plus de transparence
Parmi les mesures phares de ce projet, la création d’un portail foncier national figure en bonne place. Ce portail, l’une des 21 mesures adoptées lors d’un conseil ministériel restreint tenu le 20 janvier au Palais du gouvernement à La Kasbah, vise à moderniser la gestion des terres publiques. « Il s’agit d’un outil numérique interactif, accessible à tous les investisseurs, qui permettra d’exploiter le patrimoine foncier de l’État dans un cadre transparent », a précisé Majdi Ben Slimen.
Ce portail, qui sera alimenté automatiquement par les systèmes de gestion des terres privées et les registres électroniques de l’État, promet de simplifier les démarches pour les investisseurs. Grâce à une carte géographique numérique et à une meilleure coordination entre la Plateforme Nationale d’Investissement et le Cadastre National, les demandes des investisseurs seront traitées plus rapidement.
L’inventaire ne se contente pas de recenser les biens immobiliers de l’État. Il s’accompagne d’une nouvelle approche visant à réintégrer les terrains inutilisés dans le circuit économique. « L’objectif est de réutiliser ces biens, notamment les terres agricoles, pour augmenter leur valeur et encourager la création d’entreprises communautaires et d’emplois pour les jeunes », a souligné Majdi Ben Slimen.
Pour y parvenir, un projet de loi est en cours d’élaboration. Il propose de modifier la loi n°21 de 1995, afin de donner la priorité aux entreprises communautaires dans l’utilisation des biens de l’État. Une initiative qui pourrait redynamiser des secteurs clés de l’économie tunisienne, tout en offrant de nouvelles opportunités aux jeunes entrepreneurs.
Le programme d’inventaire et de valorisation repose sur une collaboration étroite entre les différents ministères et structures administratives. Des cartes détaillées et des registres actualisés seront établis pour chaque bien recensé, offrant une vision claire et précise du patrimoine foncier tunisien.
Cette démarche s’inscrit dans une logique de modernisation et de transparence, essentielle pour attirer les investisseurs et stimuler la croissance économique. En mettant en lumière les ressources disponibles et en facilitant leur exploitation, la Tunisie se donne les moyens de valoriser son patrimoine immobilier et de renforcer sa compétitivité.