Alors que le phénomène du chômage frappe des centaines de milliers de tunisiens, les autorités semblent aggraver ce fléau. En effet, les jeunes entrepreneurs font face actuellement à un grand nombre de problèmes pour lancer leurs propres projets et créer de nouvelles opportunités de travail. Entre les procédures administratives compliquées et les rares sources de financement, la tâche devient de plus en plus compliquée. Sanad Tajouri, à tire d’exemple, est l’un des entrepreneurs tunisiens qui crèvent afin d’obtenir une simple autorisation pour le lancement de son projet « Boulangerie » dans l’un des quartiers de Hammam Lif. Il affirme, dans une déclaration à Réalités Online, que le gouvernorat de Ben Arous refuse depuis 2011 de lui accorder une autorisation officielle pour inaugurer sa boulangerie moderne qui répond à toutes les normes juridiques et techniques. Sanad Tajouri a ajouté qu’il avait obtenu en 2011 une autorisation orale auprès du gouverneur. 5 ans après, les autorités refusent de lui livrer une autorisation définitive. Son projet, qui emploie actuellement 10 personnes de façon permanente (10 familles), risque d’être fermé. Ses employés risquent quant à eux le chômage.
D’après Sanad Tajouri, des mafias sont derrière ce refus. Il ajoute que le président de la chambre régionale des boulangers à Ben Arous, qui entretient des relations personnelles avec les hauts responsables au sein du gouvernorat de Ben Arous, est derrière ce refus. « Cette personne possède 9 boulangeries dans la région. Elle monopolise le secteur et elle ne veut pas de nouveaux concurrents dans la région. » a-t-il affirmé. Et d’ajouter « J’ai investi plus de 130 mille dinars dans ce projet qui respecte les moindres détails du cahier de charges. Les autorités qui refusent de m’accorder une licence ne trouvent même pas de raisons pertinentes et claires pour argumenter ce refus. La seule raison est d’empêcher la concurrence du président de la chambre régionale des boulangers étant donné qu’il monopolise le secteur ».
Par ailleurs, Sanad Tajouri a lancé un appel aux autorités spécialisées afin de lui donner l’autorisation et afin de sauver ce projet qui emploie 10 familles. Il a ajouté que tous les employés comptent observer une grève sauvage de la faim en signe de protestation contre la décision de fermeture de la boulangerie. « Aujourd’hui je risque la prison étant donné que je ne peux pas payer mes crédits. Est-ce ainsi que l’état récompense les efforts des jeunes entrepreneurs qui préfèrent compter sur eux-mêmes au lieu d’attendre d’être recrutés dans la fonction publique ? » a-t-il déploré.
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