Un mois après l’opération « Mains Propres » : ce que Kaïs Saïed pourrait (et devrait) décider

Cela fait presque un mois que l’opération « Mains Propres » a été lancée le 25 juillet 2021. Logiquement, le président de la République, Kaïs Saïed, devrait faire part de la feuille de route tant réclamée de parts et d’autres. Seulement, fidèle à lui-même, le Chef de l’État ne l’entend pas de cette oreille. Il l’a d’ailleurs lui-même souligné en guise de réponse aux appels à la mise en place d’une feuille de route.

« Il n’y aura aucun retour en arrière », a-t-il également déclaré à maintes reprises, recadrant Ennahdha et ses soutiens. Eux qui n’ont eu de cesse de brandir l’argument de la « légitimité constitutionnelle et de la loi » face à ce qu’ils qualifient de « coup d’État » orchestré par Kaïs Saïed. Quelle place pour la légitimité tant défendue par Ennahdha face à la légitimité populaire dont jouit le Chef de l’État ? Il ne s’agit pas de défendre le président. Seulement, dans une démocratie qui se respecte, celle de Jean-Jacques Rousseau et d’Alexis de Tocqueville, le pouvoir vient du peuple et c’est le seul pouvoir légitime. Ennahdha n’a aucun soutien populaire. Le parti, avec tout le système sur-mesure qu’il a mis en place, n’a aucune légitimité populaire. Les islamistes ont certainement remporté différentes élections, mais c’est grâce à un système minutieusement bien conçu. Une « dictature démocratique » déguisée en démocratie.

Il faut, pour une fois, écouter le peuple et la jeunesse tunisienne

Nous sommes donc dans l’attente de la décision de Kaïs Saïed et objectivement, un retour en arrière ou le rétablissement ne serait-ce que d’une infime partie de l’ancien système constituerait une véritable claque pour des Tunisiens et pour une jeunesse qui n’en peuvent plus de la corruption et d’Ennahdha. Le bon sens doit donc nous inciter à aller de l’avant, tout en évitant le despotisme – à moins qu’il ne soit éclairé – et l’arbitraire. Kaïs Saïed doit impérativement faire part d’une feuille de route claire.

Compte-t-il initier un référendum pour changer de régime politique ? Compte-t-il garder le même système en désignant un nouveau Chef de gouvernement ? Dans tous les cas, il doit prendre en compte deux choses capitales : les Tunisiens, surtout la jeunesse, ne veulent plus de ceux qui ont échoué et qui ont plongé le pays dans la misère pendant 10 ans. Deuxièmement, la Tunisie a besoin de stabilité. S’il faut instaurer un régime présidentiel – juste et démocratique – pour y arriver et pour sauver le pays, pourquoi pas ?

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