Des participants de différents pays du Maghreb et du Machrek ont lancé, le 20 avril, l’Appel de Monastir en vertu duquel les participants comptent créer un observatoire pour la migration. Focus.
Sous le slogan «Nos enfants, où sont-ils?», les travaux de la 3e édition du Forum migrants Maghreb-Machrek ont démarré le 18 avril et se sont poursuivis jusqu’au 20 du même mois, à Monastir. Plus de 460 acteurs de la société civile ont participé à ces travaux, dont 21 Algériens, 37 Marocains, une dizaine de Libyens et 4 Mauritaniens.
Des idées et des échanges
«Cet observatoire offrira un espace vital d’échange inter-maghrébin et entre le Maghreb et le Machrek. Nous devons nous mobiliser pour transformer cet observatoire Migration en un outil de promotion des échanges économiques et sociaux entre nos sociétés», affirme Abdellah Zniber, militant de l’immigration en Belgique. L’appel de Monastir, rédigé sous le nom «Cri des peuples Machrek-Maghreb» publié le 20 avril, fait le point sur la «détresse» des familles qui font face à la disparition de milliers de jeunes dans la Méditerranée et dans le désert. «La Méditerranée, berceau de la civilisation mondiale, s’est transformée en plein 21e siècle et sous nos yeux en un gigantesque cimetière marin», souligne l’Appel de Monastir.
L’Observatoire Migration au Maghreb et au Machrek comprendra au moins quatre sections, à savoir migration et développement, racisme et discrimination, migration et travail et droits des migrants et réfugiés. Ses activités sont axées sur la récolte d’information, l’analyse, la sensibilisation et le plaidoyer, ainsi que les formations.
Dans ce cadre, les sociétés civiles des pays du Maghreb et du Machrek sont appelées à jouer un rôle des plus importants. «La défense des droits des migrants, en transit et/ou installés dans les pays du Maghreb et du Machrek devient un impératif et une urgence», souligne la déclaration finale de la proposition de la création de l’Observatoire.
Principaux objectifs
Cet observatoire ouvert aux composantes de la société civile souhaitant être membres devrait promouvoir le respect des droits économiques et sociaux fondamentaux et de la dignité de tous les migrants, y compris celle des réfugiés et des demandeurs d’asile.
Le renforcement du cadre juridique relatif à cette question figurera aussi au menu de ses prochaines préoccupations. Le renforcement des synergies entre les différents acteurs et le soutien des réseaux et la mise en réseau des associations des migrants à travers le maping et l’échange devraient également être discutés. «Cet observatoire luttera contre les problèmes que rencontrent les réfugiés, traitera des questions d’expatriés, de résidents et de demandeurs de transit. En résumé, cet établissement sera un noyau d’échanges et d’union entre les peuples», nous a affirmé Romdane Ben Amor, chargé de communication au Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) organisateur principal de l’événement.
En résumé, cet observatoire se veut un espace maghrébin démocratique et solidaire, respectueux des droits humains et permettant une coexistence pacifique riche de ses différentes composantes arabes, amazighs et africaines et ouvert sur le Machrek. Il se propose de promouvoir la libre circulation et l’installation de tous les citoyens et résidents au Maghreb. Cet observatoire sera structuré à partir des groupes et correspondants locaux d’observation dans chacun des pays de la région, notamment des zones où vivent les migrants.
Suite à une réunion tenue à Casablanca les 14 et 15 décembre 2013 et au Forum social des jeunes tunisiens, organisés à la fin mars à Tunis, sur base d’une proposition de la «dynamique migration», le comité de suivi du Forum social Maghreb-Machrek avait confirmé l’organisation de la troisième édition du forum thématique sur les questions migratoires dans la région. Ce Forum est tenu en prévision du Forum Migration en euro-Méditerranée et du Forum social mondial (FSM) 2015.
C.B.