Le comité « change » – Badel – a organisé, ce jeudi 17 février 2022, une conférence de presse au siège du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT). Il a présenté des propositions en vue d’encadrer la consommation de cannabis en Tunisie par l’Etat. Il s’agit, dans cette optique, d’exempter le consommateur de sanctions, de durcir la punition à l’encontre des vendeurs, et de soutenir les cas d’addiction.
Office National de Cannabis : c’est quoi ?
« Change » a proposé d’établir une institution publique à caractère industriel et commercial qui serait baptisée « Office National du Cannabis ».
Elle devrait jouir d’une personnalité morale et d’une indépendance financière et administrative. Son siège central, pour sa part, se situerait à Tunis avec la possibilité d’ouvrir des bureaux régionaux. Selon le membre du comité Bilel Fitouhi.
L’Office National du Cannabis devrait mettre en œuvre la stratégie de l’Etat dans le domaine de la culture du cannabis. Elle devrait porter sur sa transformation, sa commercialisation et sur l’exportation de la matière conformément aux législations en rigueur.
Fitouhi, membre du collectif, a expliqué que ce projet s’inscrit dans l’optique de la progression internationale de la criminalisation vers l’octroi de licences. Et cette progression a été réalisée suite à l’approbation du Comité des drogues des Nations Unies le 03 décembre 2020 de la recommandation de l’OMS. Il s’agissait de reclassifier le cannabis qui offre des avantages médicaux, industriels,…
Un projet de loi pour réduire la consommation de cannabis
« Change » a exposé un projet de loi de 38 articles qui vise à légaliser la consommation de cannabis en Tunisie. En fait, cette loi devrait permettre à tous les Tunisiens et les résidents en Tunisie (qui ont plus de 18 ans) d’obtenir le cannabis des points de vente de l’Office National de Cannabis.
Cependant, la quantité d’achat ne devrait pas dépasser les 5 grammes par semaine. Plus encore : la loi devrait interdire de stocker plus 20 grammes et toute personne porte cette quantité est considérée comme un promoteur illégal. Il est interdit, selon ce même projet de loi, de consommer le cannabis aux espaces publics, et au travail.
Le membre du comité, Oussama Khammessi, a déclaré, pour sa part, que le projet de loi impose des punitions à toutes les personnes qui l’enfreignent. De plus, la plupart des punitions sont de type financières et cela aide l’Etat à s’assurer quelques recettes. Concernant les adolescents, ce sont les parents qui doivent assumer la responsabilité juridique, selon Khammessi.
A travers le troisième chapitre de la loi, le comité propose d’établir Un Comité National pour le support et la prévention des dangers de la consommation excessive.
Pourquoi ce projet ?
Pour mettre l’accent sur la nécessité de leur projet, Oussama Khammessi est revenu sur des chiffres officiels fournis par les ministères de la Santé et de la Justice. Entre 2016 et 2020, on a comptabilisé 12 340 prisonniers incarcérés pour la consommation de cannabis. Il y a eu, également, 4954 accusations de drogues.
Aujourd’hui, 20% des prisonniers en Tunisie sont sanctionnés à cause de la consommation de cette substance. Force est de constater que la consommation reste élevée malgré la coercition. Il sera donc préférable d’encadrer le secteur. De cette façon, l’Etat pourrait s’assurer quelques rentrées d’argent et se focaliser sur la protection des adolescents de la consommation de cette substance.
Khawla Riahi (stagiaire)