Un potentiel considérable

Faute d’avoir conçu et mis en œuvre un autre modèle de développement, notre politique de croissance reste malgré tout tirée par l’exportation de nos produits et services sur les marchés extérieurs.

Dans l’état actuel des choses, ces exportations sont destinées aux pays de l’Union européenne. Or, l’Europe connaît une crise financière de la dette souveraine qui semble s’éterniser et nous devons trouver d’autres relais de croissance.

La situation de la Libye est loin d’être stabilisée, alors qu’avec l’Algérie il y a des améliorations sensibles à réaliser au cours des prochaines années.

Toujours est-il que le marché maghrébin ne peut constituer à court et même à moyen terme un véritable relais de croissance susceptible de booster l’économie tunisienne.

Or l’Afrique subsaharienne recèle des potentialités de développement énormes que nous n’avons pas su exploiter jusqu’ici de façon optimale même si certains architectes, entreprises de bâtiment, bureaux d’études et sociétés de commerce international ont réussi des percées et réalisé des opérations remarquables.

En effet, l’Afrique connaît une croissance du PIB sur le long terme de 5 à 6% par an et importe pour 30 milliards de dollars de denrées alimentaires par an.

Elle connaît un exode rural intense et a un déficit à rattraper en matière d’infrastructures de base : logements, routes, ponts, voies ferrées, ports, centrales électriques et barrages, universités et écoles… Le financement existe : la BAD et d’autres institutions financières internationales accordent des crédits importants dans ce but. Il y a donc un recours partiel aux entreprises étrangères. Cependant, notre pays n’exporte que pour 615 MD par an sur 50 pays africains : c’est peu de chose, c’est l’équivalent du tiers de nos exportations sur nos voisins du Maghreb.

La Tunisie n’est positionnée qu’au 18e rang parmi les pays exportateurs sur l’Afrique. Il faut dire que tout ce qui est du domaine des services échappe aux statistiques douanières comme le BTP, les études, le consulting et l’ingénierie.

Nous importons peu de chose d’Afrique : des matières premières comme le coton, le cacao et le bois.

Il y a lieu de remarquer qu’existe un manque d’informations fiables sur l’Afrique subsaharienne selon nos amis du Cepex qui font des efforts pour promouvoir les exportations sur l’Afrique, avec le concours actif des responsables de la COTUNACE qui se proposent de couvrir par des produits d’assurance appropriés les risques et les incertitudes relatifs à l’exportation sur ce continent. Il faut dire qu’il y a plusieurs difficultés liées à l’exportation sur l’Afrique à partir de notre pays.

Il n’y a pas de lignes maritimes directes qui desservent les ports africains à partir de la Tunisie, d’où le coût élevé ainsi que les longs délais nécessaires à l’acheminement des marchandises de façon indirecte.

Pour ce qui est des lignes aériennes, c’est à peine si TUNISAIR commence à implanter un réseau de dessertes régulières qui commence avec quatre capitales africaines comme Ouagadougou.

Ce qui va permettre aux hommes d’affaires de se déplacer plus facilement alors que la RAM le fait depuis plusieurs années. Il n’y a pas de grande banque tunisienne implantée en Afrique et destinée à accompagner les entreprises tunisiennes qui s’implanteraient en Afrique pour les accompagner dans leurs opérations d’exportation ou d’investissement.

Il n’y a pas non plus de logistique de transport de marchandises efficace.

Il y a lieu de reconnaître que notre pays ne dispose pas de stratégies appropriées pour l’exportation sur l’Afrique avec des incitations étatiques et des instruments d’appui dédiés à cet effet.

Le gouvernement devrait conclure des accords commerciaux avec les États africains pour créer une plate-forme comportant des facilités et des dispositions réciproques.

De leurs côtés, les patronats devraient prendre des initiatives et signer des accords de partenariat pour étudier les opportunités.

Les pouvoirs publics doivent mettre au point une stratégie dans ce sens qui implique tous les acteurs : ministères, patronat, Cepex et COTUNACE, y compris le système bancaire, avec assignation d’objectifs quantitatifs, définition des étapes, organisation de voyages et de réunions, mise à disposition de statistiques et création d’un comité de pilotage pour l’évaluation des résultats et la résolution des difficultés. C’est à ce prix que notre pays pourra disposer d’un nouveau relais de croissance.

 

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Grant Thornton : cap sur la croissance et l’export

L’actualité économique, lors de la semaine écoulée, a été marquée par la signature d’une convention entre Grant Thornton Tunisie et GT international.

Cette convention permettra de favoriser encore plus le volet formation du personnel, la promotion des mêmes procédures d’audit et de conseil ainsi que la prise en charge des clients de Grant Thornton international en Tunisie. 

Rappelons qu’un des principes de base respectés par ce cabinet est le travail en équipe. 

Selon les déclarations de son manager, Lamjed Ben Mbarek, Grant Thornton Tunisie a réalisé un chiffre d’affaires de 2,3 millions de dinars en 2012 avec 50 salariés, dont 7 associés.

L’objectif est de doubler le chiffre d’affaires à l’horizon 2015 avec 100 collaborateurs.

Il s’agit d’ouvrir un bureau sur place en Libye et de développer l’export sur l’Afrique francophone.

Il y a lieu de remarquer que ce cabinet est très actif dans certains secteurs d’activité comme l’industrie textile et l’hôtellerie (groupe Accor par exemple.)

   

Compensation de l’huile mélangée : 250 MD

Cette année, à cause de la sécheresse, la récolte d’huile d’olive sera à peine le tiers de celle de l’an dernier, soit 80.000 tonnes. Le marché intérieur absorbe 30 à 40.000 tonnes, le reste étant destiné à l’exportation. Il y a lieu de remarquer que le reliquat non consommé l’an dernier et disponible est de 20.000 tonnes.

En ce qui concerne l’huile mélangée compensée, c’est l’Office de l’huile qui détient le monopole de l’importation afin de vendre sur le marché local à 0,900 DT le litre en bouteille de verre. La consommation est évaluée à 170-180000 tonnes par an.

Douze opérateurs partagent avec l’Office les quotas attribués selon leur capacité de traitement des huiles végétales importées. Le montant de la compensation accordée par l’État s’élève à 250 MD par an, elle permet de réduire le prix de vente au public du litre d’huile mélangée de 1,800DT à 0,900DT.

Il y a par ailleurs plusieurs importateurs privés d’huile végétale : maïs, tournesol, qui importent traitent et distribuent l’huile sans compensation ni quota.

L’Office a proposé au gouvernement de réformer le système de l’importation des huiles végétales pour monopoliser l’opération et la soumettre à un appel d’offres international et ainsi faire baisser les prix. Le système de compensation en fait ne profite pas seulement aux catégories populaires de la population, mais aux commerçants, hôteliers, restaurateurs.

 

Forum postal africain à Marrakech les 28 et 29 novembre

Deux cents professionnels de la Poste, dont 25 Directeurs généraux appartenant aux pays de l’Afrique du Nord, de l’Ouest et Centrale participeront à la 4e édition du Forum postal africain qui aura lieu à Marrakech les 28 et 29 novembre. L’inauguration sera faite par Pascal Thierry Clivaz, DGA de l’union postale universelle. En marge de ce forum dédié aux pays francophones aura lieu le Forum des CEO coopération Sud-Sud qui réunira les Directeurs généraux des postes africaines et des représentants de l’Union postale universelle.

Il s’agit d’accroître les efforts de collaboration entre les postes de la région : partage d’expérience entre opérateurs et développement du partenariat.

Rappelons que Poste Maroc, organisateur du Forum avec Gemadec, a été élu administrateur de l’UPU pour la Méditerranée lors de la conférence de l’Euromed qui s’est tenue à Marseille.

La 4e édition du Forum sera une réelle plate-forme B2B, de débats et d’échanges entre représentants des États, des postes et institutions financières, experts et fournisseurs de solutions NTIC.

Il faut dire que l’activité postale dans la région connaît un essor important et représente un secteur stratégique : mobilisation de l’épargne publique et proximité de la population.

Le rôle de promotion du commerce est également croissant.

 

Diar Qatar toujours en projet

Malgré les rumeurs et les informations qui n’ont pas cessé de circuler à propos de la réalisation d’un grand projet touristique à Nefta, les travaux de “Dar Qatar”, avec un investissement de 100 millions de dinars depuis deux ans, n’ont pas encore démarré.

Il y a lieu d’espérer que contrairement aux autres mégas-projets financés par les investisseurs originaires des pays du Golfe et qui n’ont pas abouti, tels SAMA Dubaï et Tunis-Sport City, celui-ci sera finalement réalisé, car il serait l’exception qui confirmerait la règle. En effet, il est susceptible de contribuer à la relance du tourisme saharien qui en a le plus grand besoin en ce moment, d’autant plus que ce projet peut apporter par son envergure et son originalité une valeur ajoutée à la région et occasionner un bond qualitatif. En effet, prévu sur 4 hectares à Nefta, ce complexe a prévu la construction d’un palace 5 étoiles de 200 lits avec un village touristique comportant plusieurs villas luxueuses, un théâtre de plein air, un centre commercial avec 22 boutiques, un village artisanal culturel, un centre de congrès ultra-moderne.

Tout cela sera parsemé dans une oasis verdoyante et luxuriante avec des eaux courantes, ce qui ne maquera pas de créer, du moins nous l’espérons, la dynamisation de la vie économique de la région avec création de centaines d’emplois.

 

Délice : une station d’épuration pour la centrale laitière

Il faut reconnaître que Délice a fait preuve d’un comportement patriotique exemplaire en prenant la décision d’implanter une importante centrale laitière à Sidi Bouzid au lendemain du 14 janvier. Ce qui est plus remarquable encore, c’est que la mise en application n’a pas tardé puisque les travaux de construction sont très avancés et que les équipements sont en cours de montage. La mise en production est prévue pour le premier trimestre 2014. Rappelons qu’il s’agit d’une usine destinée à la production de lait UHT et dérivés (Yaourt, crèmes dessert, etc), avec une capacité de traitement de 120 millions litres par an au début pour passer ensuite à 200 millions de litres par an. L’investissement global est de 70 MD, alors que l’emploi permanent prévu est de 320 avec un taux d’encadrement de 30%. Il y a là un bel exemple de développement régional concret avec un impact positif sur une région sous-équipée. Le Conseil des ministres vient d’adopter un projet de décret destiné à accorder à ce projet les avantages qui découlent de l’article 52 du Code d’incitation aux investissements selon lequel l’État prend en charge le coût de l’infrastructure de base extérieure au projet dans la limite de 1 million de dinars. Le déblocage se ferait par tranches : 20% au démarrage, 60% à la moitié de l’avancement des travaux et 20% à la fin.

Les équipements destinés à la centrale laitière d’une valeur de 40MD bénéficieront également d’une exonération des droits et taxes douanières à l’importation et de la TVA. La centrale laitière de Délice bénéficiera de l’acquisition d’un lot de terrain limitrophe de l’usine pour un dinar symbolique destiné à implanter une station d’assainissement des eaux usées pour un dinar symbolique.

La vocation du terrain à usage agricole devra être reconvertie en usage industriel auparavant. D’après les prévisions, l’entrée en production de l’usine va booster l’élevage laitier dans la région de Sidi Bouzid et la production de lait cru passerait de 250.000 à 350.000 litres par jour au bout de cinq ans.

Il y a lieu de remarquer que cette centrale va rayonner sur plusieurs autres gouvernorats : Gafsa, Kasserine et Kairouan.

Elle ne manquera pas non plus d’impulser le développement régional de façon indirecte: promotion des petits métiers, du commerce, des services de l’artisanat et du transport.

Ridha Lahmar

 

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