L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) est actuellement saisie d’une proposition de loi des plus délicates. Celle-ci vise à imposer aux diplômés tunisiens dans des filières stratégiques comme la médecine et l’ingénierie, un remboursement partiel des frais d’études universitaires s’ils choisissent de travailler à l’étranger dans les cinq années suivant l’obtention de leur diplôme.
Les promoteurs de cette initiative arguent qu’elle est indispensable pour endiguer l’exode des compétences tunisiennes, notamment dans des secteurs clés où les besoins en professionnels qualifiés sont criants. Selon eux, en incitant financièrement les jeunes diplômés à rester en Tunisie, le pays pourra renforcer son tissu économique et social.
Toutefois, cette proposition a suscité une levée de boucliers au sein de la classe politique, des syndicats et de la société civile. Les détracteurs de cette mesure dénoncent une atteinte à la liberté de circulation et craignent qu’elle ne dissuade les jeunes talents d’investir dans des études supérieures en Tunisie.
Kamel Sahnoun, président de l’Ordre des Ingénieurs, s’est montré particulièrement virulent au micro de Nova, qualifiant cette proposition d’« inacceptable ». Selon lui, obliger les jeunes diplômés à choisir entre leur avenir professionnel et un endettement financier est un choix cornélien qui pourrait pousser les jeunes talents à l’exil.
D’autres experts partagent les inquiétudes du timonier de l’Ordre des Ingénieurs. Ils soulignent que cette mesure pourrait avoir des effets pervers, tels que l’encouragement de l’émigration clandestine ou du travail au noir. En effet, certains diplômés pourraient être tentés de contourner la loi pour échapper à leurs obligations financières.
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