« Un remaniement partiel est pour bientôt », selon Sahbi Ben Fredj

Un remaniement ministériel partiel devrait bientôt être opéré selon le député d’Al-Horra à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), Sahbi Ben Fredj qui s’est exprimé ce mercredi 5 septembre 2018 dans une déclaration à Réalités Online.
Le député affirme disposer de données sur le dernier entretien entre le président de la République, Béji Caïd Essebsi, et le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi. « Il y a eu un accord de principe sur un remaniement partiel à opérer dans le cadre du Pacte de Carthage 2, sans tenir compte du 64ème point relatif au départ de Youssef Chahed », a-t-il précisé.
Le député a affirmé que l’accord de principe n’a pas plu au directeur exécutif de Nidaa Tounes, Hafedh Caïd Essebsi, et au secrétaire général de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), Noureddine Taboubi. « On voyait clairement que le syndicaliste n’était pas d’accord, en écoutant sa déclaration formulée suite à son entretien avec le président de la République mardi 4 septembre 2018 », a-t-il ajouté.

Le pays fonctionne selon les envies de la direction de Nidaa Tounes
Avec le désaccord de l’UGTT et de Nidaa Tounes, la situation ne risque-t-elle pas de s’envenimer ? Sahbi Ben Fredj considère que la crise est déjà profonde. « Je ne pense pas qu’il puisse y avoir une crise plus profonde. Si l’Etat va dépendre des communiqués de Nidaa Tounes, on ne s’en sortira pas. Dans ce même contexte, on ne peut pas se permettre de voir 4 ou 5 personnes se réunir pour nous sortir telle ou telle décision. On ne peut pas rester là à attendre la direction de Nidaa Tounes nous dire ce que l’on va faire », a-t-il lâché.
Le député poursuit en affirmant que le pays fonctionne, depuis avril dernier, selon les envies de la direction de Nidaa Tounes. Résultat, selon Ben Fredj, le blocage actuel de la situation. Le gouvernement, poursuit-il encore, présente des vacances et il comporte des ministres qui n’ont pas accompli leur mission. Néanmoins, il s’est étonné de voir certains, qui ont appelé à la chute du gouvernement, crier au scandale lorsqu’un ministre est limogé. « Chaque décision du gouvernement est contestée, quelle qu’elle soit. Puisque le gouvernement est mauvais, alors pourquoi contester le départ de l’un de ses membres ? C’est la preuve que les positions formulées ne sont que politiques, élaborées en vue de 2019 », a affirmé Sahbi Ben Fredj.

L’échec du gouvernement est celui des partis
D’autre part, le député considère que le bilan du gouvernement est mitigé. Il a réussi dans certains points, mais pas dans d’autres. « Le bilan a été élaboré par les partis au pouvoir. Pourtant, le gouvernement est composé de membres venants de ces partis : Nidaa Tounes avec sa dizaine de ministres et Ennahdha avec ses 5 ministres. Dans ce cas, s’il s’agit d’un gouvernement raté, que dire alors des partis politiques qui le composent ? Ce sont ces partis qui ont désigné ces ministres avec Youssef Chahed. L’échec du gouvernement est celui des ministres et les ministres ont été désignés par les partis », a-t-il expliqué, soulignant la nécessité de conserver, au moins, la stabilité du gouvernement pour pouvoir réparer « ce que l’on a entre les mains ».
Au sujet du limogeage de Khaled Kaddour, ancien ministre de l’Energie, des Mines et des Energies Renouvelables, Sahbi Ben Fredj estime que la décision a été agressive. « Il [Khaled Kaddour] est une compétence et c’est un homme intègre. Personne ne l’a accusé de corruption. Il a juste été blâmé pour la mauvaise gestion du dossier en question. On n’aurait pas souhaité qu’un tel limogeage ait lieu, mais ainsi va la politique », a conclu Sahbi Ben Fredj.

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