Un restaurateur interdit l’entrée de son restaurant aux banquiers

Pour dénoncer le refus des banques à accorder des prêts aux créateurs d’entreprise, le propriétaire d’un restaurant en France, exige désormais des banquiers un droit d’entrée à sa table de 70 000 euros, soit le montant du crédit qu’il s’est vu refuser pour lancer une seconde affaire. Si cela devait se produire, il envisage de reverser l’intégralité de la somme à ses salariés.
« Autorisé aux chiens. Interdit aux banquiers sous réserve d’un droit d’entrée de 70 000 euros ».
Le chevalet qu’il a installé devant la vitrine de son restaurant dénonce ce qu’il qualifie de “sabotage permanent du tissus économique français”

« En 2008, une seule banque sur les quinze auprès desquelles j’avais monté un dossier a accepté de financer les Écuries de Richelieu », se souvient le jeune restaurateur, « un risque inconsidéré de leur part car non seulement sept ans plus tard mes crédits sont totalement remboursés mais le restaurant génère une excellente marge ».

Alors qu’il envisage de monter un second restaurant, aucune des huit banques dans lesquelles il a déposé un dossier de financement ne lui a accordé les 70 000 euros nécessaires. Pire, certaines d’entre elles ne se sont même pas donné la peine de formuler une réponse.
Une frilosité qui met en péril ceux qui font l’économie française

Au delà de son cas personnel, le geste, symbolique, vise à dénoncer plus généralement l’attitude de méfiance, voire de mépris, dont font preuve les établissements bancaires vis à vis de nombre d’artisans, créateurs d’entreprise et patrons de PME.

« Si les banques rechignent à me faire crédit alors que je dispose de toutes les garanties nécessaires, que vont-elles répondre à un jeune chercheur qui envisage de lancer une entreprise à la sortie de l’université ? », s’interroge Alexandre Callet, pour qui cette frilosité met en péril l’économie française toute entière, « sans compter que, dès la signature du bail du nouveau restaurant, c’est d’emblée trois personnes que je suis en mesure de recruter en CDI ».
Lassé par cette situation, le restaurateur a décidé d’employer les grands moyens : pas un banquier ne sera désormais autorisé à s’asseoir à sa table sans avoir déboursé 70 000 euros, prix du repas non compris. « Une question de réciprocité », conclut-il avec sympathie.
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