Un troisième enfant …: Ne dit-on pas jamais deux sans trois ?

Deux enfants par famille, un modèle devenu quasiment international. C’est un chiffre à la lumière du rythme de vie des familles « modernes » et pourtant, ce besoin de materner encore rejaillit parfois au plus profond du cœur d’une maman et il est très difficile de sauter le pas.

Famille « moderne » ou famille nombreuse

En Tunisie, ces dix dernières années, le taux de fécondité est de 1,9 enfant contre 2,1 en France.

« La moyenne de deux enfants recouvre des situations variées. Parmi les femmes nées en 1950, qui ont eu 1,9 enfant chacune en moyenne, une sur dix n’a pas eu d’enfant, deux ont eu un seul enfant, quatre en ont eu deux, deux en ont eu trois, et une, quatre enfants ou plus. La distribution s’est beaucoup resserrée autour de deux enfants, qui parait être le modèle de la famille moderne ».

Prévu initialement pour l’année 2010, le seuil des 11 millions d’habitants ne sera atteint qu’en 2015. Un ralentissement dû au déclin rapide du taux de natalité.

Sur le forum, sur les réseaux sociaux, beaucoup de mamans partagent leurs hésitations et inquiétudes. « Dois-je concevoir le 3ème enfant ? ». Les inquiétudes sont nombreuses : Quand se reposer ? Combien dépenser ? Y en aura-t-il assez pour tout le monde ? Comment gérer son temps ? Comment le partager de manière équitable ?

On se demande aussi si nos deux enfants ne sont pas trop jeunes ou trop âgés, qu’en sera-t-il de notre couple, de notre avenir professionnel ?

Le moment idéal pour faire un enfant ?

De nombreuses études recommandent un écart moyen de 18 à 23 mois entre chaque enfant car le corps d’une femme a besoin de se remettre de l’accouchement.

Un écart de moins de 17 mois est associé à un risque de prématurité ou sous poids. Le risque est encore plus fort lorsque la conception se fait dans les 6 mois après la naissance du dernier enfant. De la même façon, les recherches montrent que les bébés conçus plus de 59 mois après la naissance de leur aîné sont eux aussi plus exposé au risque de prématurité ou de naissance en sous poids.

Lilia ne cache pas son bonheur d’être la maman d’une grande famille malgré les fatigues que cela engendre. « J’ai 5 enfants de 15, 13, 10, 2 ans et 2,5 mois et j’ai 37 ans. C’est vrai qu’avec l’âge, j’ai trouvé les 2 dernières grossesses plus difficiles que les autres, mais si j’en suis consciente dès le départ, j’ai fait avec et je continue aujourd’hui encore à m’organiser en fonction. Quand j’étais enceinte, j’ai continué à mettre l’avant-dernier à la crèche l’après-midi même quand j’ai commencé mon congé de maternité, et je continue maintenant que le petit est né pour pouvoir souffler un peu, car ils ne font pas la sieste en même temps ! Pour moi, tout est une question d’organisation en fait. Je fais la nourriture en plus grande quantité pour plusieurs fois, je m’organise pour faire garder les enfants quand je vais faire les courses, car c’est plus rapide quand on y va seule. Et puis, je trouve plus facile de les avoir rapprochés que de «s’y remettre» quand les aînés sont grands. On a pris des habitudes de liberté !  Pour résumer, 3 enfants, c’est tout à fait gérable, c’est après que ça devient plus compliqué mais si c’était à refaire, je le referais sans hésiter », affirme-t-elle sans hésitation.

Amel quant à elle, nous livre que ses craintes étaient injustifiées :

« Je ne comprends pas pourquoi j’ai tant hésité parce que le troisième, c’est celui qui me pose le moins de problèmes… et en fait, je ne fais rien de plus. Ce que je faisais pour deux, maintenant, je le fais pour trois. Il n’est pas plus agité que les autres, ne demande rien de plus que les autres ? C’est d’ailleurs avec son arrivée, que je ressens une vraie vie de famille. Il faut dire que l’écart entre mes enfants est de deux ans entre le premier et le deuxième, et trois entre le deuxième et le troisième. Mon aîné est indépendant et autonome et je l’implique beaucoup dans les tâches du quotidien. Je le responsabilise. Même l’avant dernier, je commence à le responsabiliser du haut de ses trois ans … Il m’aide à faire le biberon, m’apporte les couches. Sur le plan financier, ce n’est pas non plus un grand changement parce que j’ai appris à gérer. J’ai compris que ça ne sert à rien de remplir les chambres de jouets trop chers car de toutes les façons, ils ne font pas la différence. Un peu de pâte à sel, des crayons, une feuille et les petits sont aux anges. Les problèmes financiers, on les rencontrera sans doute quand ils seront les trois à l’école et qu’il faudra payer les frais de scolarité, fournitures, etc… »

Du changement ?

Coucou la famille nombreuse ! Eh oui, on vous remarquera beaucoup plus avec trois enfants qu’avec deux. Il paraît même que certains hésitent à vous inviter …

« Le fait d’avoir 3 enfants vous ouvre de nouvelles préoccupations sur les relations entre frères et sœurs. 2 enfants, c’est 1 contre 1, c’est simple. 3, ça donne plus de possibilités… les jalousies sont plus complexes. La place de chacun est différente. On dit souvent que la place du milieu est la plus délicate, ce n’est pas forcément vrai, mais dans tous les cas, vous avez à gérer plus les relations entre vos enfants. », écrit une journaliste spécialisée dans le domaine de la famille.

Cela est vrai, les relations sont plus délicates quand on a trois enfants. Une maman qui a eu une fille puis deux jumelles à un an d’intervalle a eu beaucoup de difficultés à gérer.

« Ma fille aînée se sentait exclue de tout, elle en devenait complexée. Il y avait tellement de complicité entre les jumelles que pour la moindre dispute d’enfants, c’était toujours deux contre une. Elle en a beaucoup souffert. Puis quand on sortait, les gens trouvaient toujours ça exotique… Les jumelles attirent l’attention de tout le monde… Et moi, j’avais du mal à maîtriser la jalousie de mon aînée et à lui redonner confiance en elle »,  souligne de son côté Fatma

Il ne faut pas oublier que si le premier change carrément vos habitudes, le deuxième s’adapte et le troisième s’intègre le plus naturellement du monde. Cela grâce à vous et à votre expérience, vous êtes moins angoissée, vous êtes mieux organisée et si vos premiers enfants ont grandi, le troisième vous offrira une seconde jeunesse.

Yasmine Hajri

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