« La Tunisie est libre et les Frères Dehors ! », « Bourguiba, reposez-vous en paix, nous poursuivrons le combat. Mongi Slim, reposez en paix, nous poursuivrons le combat ». Il s’agit des slogans qui ont marqué les manifestations du Parti Destourien Libre (PDL), conduit par Abir Moussi, organisées à l’occasion de la Fête des Martyrs de ce mardi 9 avril 2019.
Pour la dirigeante du PDL, c’était l’occasion de rappeler le sacrifice de ceux qui avaient donné leur vie pour l’indépendance de la Tunisie. C’était également l’occasion de dénoncer ceux qu’elle qualifie de « traites » et de « vendus ». « La Constitution de 2014 ne nous concerne pas car elle sert les intérêts de certains. Nous appelons, de ce fait à une 3ème République », a-t-elle lâché devant les sympathisants du PDL. Abri Moussi a directement pointé du doigt le Chef du gouvernement et Ennahdha, affirmant que la Tunisie est tombée entre les mains des « frères terroristes ». « Ce sont des avides et des corrompus qui prennent la population en otage », a-t-elle encore déclaré.
Au fil des années, le discours de Abir Moussi est devenu de plus en plus nationaliste. Certains observateurs l’ont comparée à Marine Le Pen, présidente du Rassemblement Bleu Marine (ancien Front National), issue de l’extrême Droite. D’autres ont même affirmé que Moussi risque de semer la haine au sein de la société tunisienne. Toutes les deux utilisent les mêmes procédés : séduire en désignant des boucs émissaires, en accusant ceux qui ont vendu le pays et la patrie et ceux qui ont trahi le peuple.
En Tunisie, Abir Moussi a réalisé une percée chez l’opinion publique. Selon le baromètre politique de Sigma Conseil d’avril 2019, le PDL obtiendrait 9,9% des voix lors des élections législatives, juste derrière le top 3 Ennahdha (24,3%), Tahya Tounes (16,8%) et Nidaa Tounes (16,3%). Le PDL est juste devant le Front Populaire (6,7%), ou encore le Courant Démocratique (5,6%).
Il ne s’agit, bien évidemment, que d’un ensemble de chiffres obtenus à l’instant T. Le PDL réussira-t-il réellement à obtenir un siège à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) lors des prochaines élections législatives ?