Du côté de Carthage et de la Kasbah, on a eu beaucoup de mal à digérer le fiasco du premier tour des législatives du 17 décembre 2022. Le pouvoir espérait un miracle pour le second tour, histoire de conférer à son scrutin ne serait-ce qu'un brin de légitimité. Mais la douche froide était inévitable et prévisible : 11,7% des électeurs inscrits se sont rendus aux urnes ce dimanche 29 janvier 2023 pour voter. Ce qui signifie que 88,3% des Tunisiens n'ont pas pris la peine de sortir. C'est pire chez les jeunes : seuls 4,84% ont fait le déplacement aujourd'hui selon l'Instance des élections.
Tout a été fait pour gonfler les chiffres
Pourtant, l'Instance Supérieure "Indépendante" pour les élections (ISIE) a tout essayé pour booster le taux de participation. Au premier tour, elle a inscrit près de 2 millions d'électeurs automatiquement pour le gonfler. C'était raté. Pour le second tour, guidés par leur "génie", l'ISIE et de son président ont fait le contraire en désinscrivant ces mêmes 2 millions dans l'espoir de voir la participation augmenter, même accessoirement. Mais là encore, c'était raté. Sur le plan de la communication, l'Instance n'a pas ménagé ses efforts. Et quels efforts ! Harcèlement via SMS, publicité à la télévision…
Le ras-le-bol des Tunisiens
Tout cela n'a rien donné. Les Tunisiens n'en veulent plus. Le président de la République, Kaïs Saïed, sa cour royale et le pouvoir l'ont-ils compris ? On va se retrouver avec une Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) qui, en fin de compte, ne représentera que les partisans de ses députés. Les jeunes, une fois encore, sont les oubliés de cette mascarade. C'est une nouvelle gifle infligée au Chef de l'État, mais va-t-il enfin comprendre cet énième cri de détresse des Tunisiens ? Va-t-il continuer à ignorer la vérité et vivre dans son monde, traînant le pays avec lui dans le gouffre ?
Toute une génération de politiques qui a échoué
Kaïs Saïed a fini par rejoindre la classe politique tunisienne. Ils ont un point commun à présent : personne n'a pu apporter quoi que ce soit au pays et à sa jeunesse asphyxiée. Depuis 2011, nous allons d'échec en échec, d'un gouvernement à un autre. Le pays et son économie sont en train de sombrer.
L'opposition – si on peut l'appeler ainsi – s'est certainement réjouie de ce score ridicule des législatives. C'est l'occasion pour elle d'exister. nous verrons Jawher Ben Mbarak, Néjib Chebbi, des nahdhaouis et autre charlatan de la politique se succéder sur les plateaux TV pour crier au scandale et affirmer, avec un culot d'acier, qu'ils représentent le changement. Or, toute cette génération d'hommes politiques à échoué par sa cupidité et par son avidité. Aucune alternance sérieuse n'existe en Tunisie. La solution ? Le travail et la jeunesse, mais ces deux éléments sont jetés aux oubliettes aujourd'hui. Bref, que Dieu protège notre pays.
Fakhri Khlissa