Une circulaire « floue » régulant l’accès des journalistes à l’information

Une circulaire vient d’être rendue publique par la présidence du gouvernement portant une série d’instructions à l’intention des cellules d’information et de communication relevant des ministères, des entreprises et des institutions publiques.
Cette circulaire N°4 de l’année 2017 et datée du 16 janvier 2017, exige des chargés des relations avec la presse, de se conformer aux conditions du règlement intérieur de la fonction publique. La circulaire appelle les chargés des relations avec la presse de s’abstenir de donner des déclarations ou intervention en rapport avec leur travail ou l’institution publique dont il font partie sans autorisation préalable du supérieur hiérarchique ou du responsable de cette institution.
D’après cette même circulaire, il est désormais interdit aux chargés de communication au sein des institutions publiques de donner, de diffuser ou de divulguer des documents et des informations officiels aux  médias.
La circulaire interdit, également, toute déclaration, de quelque nature que ce soit et qui soit en contradiction avec le secret professionnel et à la préservation de l’intérêt supérieur de l’Etat.
La présidence du gouvernement  a indiqué qu’elle cherchait à travers cette circulaire,  qui s’inscrit dans le cadre de la responsabilité qui incombe à tous les agents publics dans leur relation avec les médias et stipulée dans le Code de conduite et de l’éthique professionnelle du fonctionnaire public, à unifier les procédures de travail des cellules d’information et de communication au sein des ministères et des entreprises publiques. Ce qui, selon le préambule de la circulaire, devrait permettre aux journalistes d’accéder à l’information et de la vulgariser dans les meilleures conditions.
Le risque serait que certains chargés de l’information utilisent cette circulaire comme argument pour priver les médias de leur droit d’accès à l’information.
En effet, généralement, rares sont  les chargés de communication auprès des ministères et des grandes entreprises publiques, qui acceptent de communiquer avec les journalistes. Grand nombre d’entre eux s’abstiennent de donner une quelconque explication ou information aux journalistes sous prétexte qu’ils ne sont pas habilités à faire de déclarations, alors qu’ils sont là pour ça. D’autres sont aux abonnés absents et ne répondent carrément pas aux appels téléphoniques des représentants de médias.
L’on ne peut mettre en doute l’intention à l’origine de cette circulaire, toutefois, Mesdames et Messieurs les ministres et secrétaires d’Etat, appelés par cette même circulaire à veiller à la bonne application des mesures énoncées, ont obligation de transparence et sont,également, appelés à veiller à ce que les journalistes et leurs médias respectifs obtiennent l’information à temps. Cela évitera tout dérapage car il y va de la crédibilité et de la notoriété de ces derniers.

Related posts

Libération d’un homme d’affaires actif dans le secteur du café

La Tunisie expérimente l’ensemencement des nuages pour lutter contre la sécheresse

Lycées et collèges pilotes : La capacité d’accueil fixée