À l’occasion de la création de la nouvelle unité de coordination avec la société civile au sein du ministère de la Santé, les représentants de nombreuses associations non gouvernementales ont été reçus par le ministre de la Santé.
Dans sa déclaration, le docteur Mohamed Salah Ben Ammar a souligné l’importance de cette réunion qui constitue une nouvelle démarche quant aux rapports du ministère avec la société civile.
La Santé est l’affaire de tous «La société civile est un élément fondamental et incontournable dans toute démocratie, c’est dans ce sens que l’unité de coordination avec la société civile a été créée au sein du ministère. Nous attendons de vous que vous exerciez vos droits d’associations, car la santé est l’affaire de tous.
Nous vous faisons part de nos projets et de nos priorités et nous attendons de vous que vous véhiculiez les idées auxquelles vous croyez» a ajouté le ministre.
Un des axes stratégiques sur lequel le ministère travaille en ce moment est l’humanisation des structures de santé. «J’ai constaté que chez nous les malades sont considérés comme des sujets et non des citoyens. Est-il normal que des malades hospitalisés n’aient pas d’eau chaude pour se laver, ou un endroit pour ranger leurs valises, ou un placard pour y mettre leurs effets personnels, etc. ? Nos malades ont pris l’habitude de ne pas se plaindre, ou s’ils le font, c’est de façon agressive..
Un autre exemple qui me tient à cœur : l’allaitement maternel. En Tunisie, plus le niveau socioéconomique de la mère est bas, moins elle allaite son enfant. Toutes les études internationales ont montré que l’allaitement des enfants intervient dans la prévention de l’obésité, de l’hypertension artérielle, du diabète, etc.»
Les priorités du ministère
Le ministre a par ailleurs évoqué d’autres sujets qui font partie des priorités de 2014 pour son ministère, la violence contre les femmes et les enfants — encore banalisée en Tunisie —, la lutte contre la toxicomanie et les conduites addictives. À ce sujet, il a annoncé la mise en œuvre de centres d’écoute dans différentes villes et un projet pout le changement de la loi et la liste des médicaments considérés comme addictogènes.
Les deux maladies qui tuent le plus en Tunisie sont les maladies cardio-vasculaires et les cancers, a rappelé le ministre de la Santé. Il a insisté sur les avantages du dépistage précoce de ces deux grandes pathologies. «Nous pouvons gagner plus en économie de santé et en vie humaine si nous travaillons ensemble pour la sensibilisation de la population à ces deux fléaux.
Ce sont les statistiques qui ont montré que tous ces sujets évoqués sont des priorités sur lesquelles nous devons travailler.»
La société civile donne son avis
Le ministre de la Santé a conclu son allocution d’ouverture en rappelant que les associations de la société civile ont toujours existé en Tunisie, mais qu’elles restaient souvent au stade embryonnaire. Quant à la contribution annuelle que donne le ministère de la Santé aux associations, il a rappelé qu’une commission s’en occupe dans la plus grande transparence.
De leurs côtés, les associations ont proposé plusieurs suggestions pour l’amélioration du système de santé dans son ensemble. L’introduction de la notion d’humanisation de la santé dans le cursus de formation du personnel de santé et la création d’un observatoire de la violence dans les hôpitaux et surtout la création d’un réseau associatif avec toutes les associations qui s’occupent de la santé sont des propositions récurrentes de la part des intervenants.
En plus de la création d’un réseau d’associations de santé et d’un site web et d’une cartographie de ces associations, les présents suggèrent l’évaluation des différentes actions faites par les associations.
Après la présentation des associations, le ministre de la Santé les a invitées à prendre contact entre elles pour une meilleure collaboration. Il les a également encouragées à se donner un « réel rôle dans les hôpitaux» et à être porteurs de messages à diffuser. Le ministère de la Santé est à l’écoute des associations pour plus de collaboration. Et ces associations peuvent s’adresser directement à l’unité de coordination avec la société civile au sein du ministère ou aux directeurs régionaux pour les associations à l’intérieur du pays.
Samira Rekik