La première entreprise citoyenne vient de voir le jour dans la région de Redeyef (Gafsa). Il s’agit d’une entreprise spécialisée dans le transport de produits miniers dont le phosphate. Le propriétaire de ce projet Ahmed Amaïdia a indiqué dans une déclaration à Shems Fm que les procédures de la création de cette entreprise vont bon train. Un accord a été conclu avec la CPG ainsi qu’avec les banques pour le financement.
Sauf que plusieurs zones d’ombre nécessitent d’être relevées. En effet, quels seront les critères que la CPG mettra en place pour consacrer un quota pour le transport de ses produits par cette entreprise ? Cela suppose qu’il y aura un appel d’offres qui devrait être lancé pour déterminer la meilleure offre et non pas un simple compromis entre le représentant de l’entreprise et ceux d’une entreprise publique soumise aux aux règles et lois qui la régissent. Dans ce cas-là, il s’agit d’une atteinte au principe de l’équité et de la transparence.
Autre point qu’il faut soulever est relatif à la question du monopole que la Société nationale des chemins de fer tunisiens SNCFT, opérateur exclusif du transport des phosphates, détient. En effet, cette activité stratégique assure plus de la moitié des revenus annuels de la société qui encaisse déjà de lourdes pertes à cause des blocages récurrents du trafic des trains à cause des mouvements sociaux. Ouvrir la porte à ce genre de “concurrence” risquerait de nuire d’une manière ou d’une autre aux intérêts de l’opérateur national ferroviaire. On se rappelle d’ailleurs les soupçons qui ont pesé sur l’une des entreprises d’un ancien député de la région qui “aurait incité des jeunes à bloquer le trafic des trains de phosphate” pour avoir la mainmise sur le transport du phosphate par camions et appliquer des prix exorbitants.