La scène médiatique et intellectuelle assiste, dans le monde entier, à un déploiement terrible de la machine de propagande sioniste. Soutenus par les pouvoirs politiques de l’Occident atlantiste, les intellectuels sionistes ne cessent, en effet, de se livrer à leur exercice préféré qui consiste à occulter insidieusement les crimes de guerre des Israéliens dans les territoires palestiniens occupés et la préservation de l’image d’Israël qu’ils présentent comme «un rayon de lumière» démocratique et civilisationnel au sein d’un «Orient attardé et obscurantiste».
Pour ce qui est des fondements de cette stratégie propagandiste qui n’est pas sans rappeler, d’ailleurs, à travers ses mécanismes et ses contenus, les pratiques nazies durant les années trente du siècle dernier, ils sont au nombre de trois : le premier fondement est la présentation de l’image «éclairée» de certains Israéliens hostiles aux pratiques agressives et colonialistes de leur pays, alors que ce sont eux-mêmes qui les avaient majoritairement cautionnés. Le deuxième est la présentation de l’entité sioniste comme un «pays» dans une situation d’autodéfense légitime qui n’a plus confiance en ses voisins arabes. Le troisième consiste à mettre la main sur certains «intellectuels» arabes de service qui cherchent la célébrité et l’argent. Ainsi en est-il des coureurs derrière les prix, les demandeurs des nationalités occidentales, les «littérateurs» rêvant de se faire éditer à l’étranger. Sans parler de ceux qui sont habitués à ferrailler, un pied dedans, un pied dehors.
Nous remarquons donc que chez la plupart des intellectuels occidentaux, s’est répandue l’idée selon laquelle Israël est menacé de disparition et qu’il est urgent de venir à son secours. Car la guerre risque de l’anéantir et la menace d’une explosion démographique dans les territoires occupés de l’engloutir. La résistance palestinienne constitue également une menace pour l’entité sioniste coloniale, d’autant que cette entité est fondée sur une économie précaire qui ne saurait donc résister longtemps à cette instabilité sécuritaire.
Mais le plus grand acquis obtenu par la politique propagandiste israëlo-occidentale reste, incontestablement, le silence éhonté observé par les vrais intellectuels arabes qui ont permis aux «intellectuels de service» et aux arrivistes de dominer la scène médiatique et de se transformer ainsi en porte-parole de l’intelligentsia arabe tout entière. Ceux-ci ne se contentent pas de ce rôle, ils se chargent également de défigurer les amis mêmes des Palestiniens, au moyen de la marginalisation de leurs positions ainsi que l’occultation de leur mouvement de résistance et de contestation. Ainsi, au moment où des personnalités célèbres en Occident, partisans de la légitimité onusienne concernant la question palestinienne et d’une dénonciation de la colonisation israélienne, sont confrontées à des campagnes médiatiques de dénigrement conduites par tous ceux qui font de la surenchère sioniste et anti-palestinienne, les médias arabes s’obstinent à passer sous silence le rôle important que jouent ces défenseurs occidentaux de la cause palestinienne. Ils refusent même de dénoncer les menaces, les harcèlements et les persécutions dont ils sont constamment victimes. Pour mettre en doute leur crédibilité, ces médias inféodés n’hésitent pas à recourir aux prestations de services de plusieurs arrivistes arabes, comme l’a fait, dernièrement, l’une des chaînes arabes qui menait une campagne, tambour battant, contre l’activiste travailliste britannique George Galloway, qui a choisi de consacrer sa carrière politique à défendre le droit palestinien, versant ainsi dans la stratégie de la propagande israëlo-occidentale. De cette façon, l’objectif des sionistes et leurs alliés se trouve indirectement atteint et réalisé.
204