Une indubitable menace !

Je pense qu’il est temps d’oser : l’immigration clandestine d’Africains subsahariens est une hantise pour le pouvoir, un casse-tête sécuritaire, juridique, social et politique. Éminemment sensible, ce problème ne doit laisser personne indifférent. Il est même au cœur de débats dans toutes les démocraties occidentales. Le pouvoir, mais aussi toutes les composantes de la scène politique et médiatique ont la grande responsabilité de l’imposer dans le débat public. De récentes études démontrent en effet que sa manipulation a fait basculer plusieurs pays de l’Europe et les États-Unis du côté du populisme. Bien sûr, la Tunisie n’est pas l’Europe ni les États-Unis, et il faut se méfier des parallélismes. Les anachronismes ne sont jamais loin. Les conclusions hâtives non plus. Il n’empêche : nous devons restituer à ce phénomène une part de son actualité en le situant au sein des processus politiques, humains, économiques, sociaux, sécuritaires et juridiques globalisés qui l’ont fait passer du monde des valeurs humaines à celui, très inquiétant, de la dangereuse menace raciste. Nous avons très peu de temps pour éviter la catastrophe, pas plus. Une manipulation politique sauvage de l’immigration clandestine, sous la coupe des seuls seigneurs des droits-de-l’hommisme, ferait planer une véritable menace sur notre pays. C’est en identifiant tranquillement ce problème épineux, non en le niant, qu’on a une chance de pouvoir le régler sans dégâts collatéraux. En citant les «hordes de migrants clandestins dont la présence dans notre pays serait source de violence, de crimes et d’actes inacceptables», le Président Kaïs Saïed, qui n’aime rien tant que jouer avec les mots, les étirer comme des élastiques, a obtenu ce qu’il était venu chercher : l’image d’un chef d’État aux avant-postes et en mouvement, fin prêt pour protéger son pays. Personnellement, je considère que pour un leader politique conscient de son rôle de protecteur de la nation, dénoncer l’immigration clandestine ne revient pas à bafouer, mais bien à consolider le droit humain et la crédibilité pour y parvenir. Ce droit, nous devrons veiller aussi à le protéger des manipulations qui ont pris dernièrement de nouvelles et dangereuses formes. Au-delà des interprétations instrumentalisées à des fins politiques, par les prêcheurs paranoïaques des libertés absolues, la démarche présidentielle est définie par des valeurs : Etat de droit, sécurité, légalité et paix sociale. Et par une méthode qui articule action sécuritaire et juridique : partir d’un constat alarmant, parler vrai, agir juste. Elle se conjugue aussi en matière de sécurité préventive, domaine stratégique abandonné par les responsables politiques au pouvoir pendant douze ans.
Troublante aura été la fausse pudeur des officines droits-de-l’hommisme à sens unique, qui traquent l’abjection jusqu’au ridicule, et semblent s’habituer aux transgressions répétées aux lois du pays quand ils ne les célèbrent pas derrière une vitrine irréprochable des valeurs humaines. Il serait aussi illusoire de croire que le pays est immunisé contre ce danger. Viendra le jour où l’on verra beaucoup plus d’extrémistes radicaux et de terroristes parmi les immigrés clandestins agissant dans nos contrées, à cause du manque d’esprit de décision et de la volonté d’être politiquement correct. Le plus grand ennemi dans ce combat, c’est la politique spectacle des tyrans de l’insignifiance. Attention à ne pas accélérer l’affaiblissement de l’État et la fragmentation de notre société. Tolérer l’immigration clandestine rompt avec l’État de droit. Sans volonté politique claire et sans évolution de la loi, qu’on est toujours obligé, malheureusement, de contourner, les mesures prises pour s’attaquer de manière efficace à ce fléau seront sans effet.

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