Une infection à la Covid-19 protégerait mieux du variant Delta que le vaccin Pfizer

Les personnes ayant été atteintes de la Covid seraient mieux protégées contre le variant Delta que celles immunisées avec le vaccin Pfizer-BioNTech, selon des résultats préliminaires publiés sur la plateforme medRxiv. L’étude, menée sur 779.000 personnes, est la plus vaste à ce jour comparant l’immunité naturelle et l’immunité vaccinale. Elle montre que les patients vaccinés avec deux doses de vaccin Pfizer ont 13 fois plus de risque d’être infectés par le variant Delta, comparativement aux personnes atteintes par le virus lors des vagues de janvier ou février 2021. Le risque est encore 5,96 fois plus élevé comparé aux individus touchés lors des vagues de 2020, où d’autres variants étaient en circulation, et 7,13 fois plus élevé concernant les formes symptomatiques. Lorsque les personnes ont été à la fois touchées par le virus et vaccinées avec une seule dose, le risque n’est plus que de 0,53 fois plus élevé.
« Ce résultat peut s’expliquer par une réponse immunitaire plus complète conférée par l’infection naturelle », suggèrent les auteurs. Cette différence semble être spécifique au variant Delta, puisqu’une autre étude parue dans Nature le 26 août et portant uniquement sur les variants Alpha et Bêta stipule que les sérums de personnes convalescentes offrent une protection « significativement plus faible » que ceux des personnes vaccinées (il s’agit toutefois dans cette étude non pas de données réelles mais de mesures en laboratoire sur l’efficacité des anticorps). Il se peut également que des biais déforment un peu les statistiques, par exemple le fait que les personnes asymptomatiques soient moins bien prises en compte (puisque seules les personnes testées positives sont évaluées). Or, on sait que la réponse immunitaire naturelle est plus forte chez les personnes symptomatiques.
Il ne s’agit évidemment pas de conclure qu’il vaut mieux attendre d’être infecté naturellement. Selon les dernières données de VaxImpact, une personne non vaccinée a un risque multiplié par 7 d’être hospitalisée par rapport à une personne vaccinée. « Prendre le risque de mourir pour être immunisé est un très mauvais calcul », conclut Robert Schooley, de l’université de Californie.
(Futura)

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