Une nouvelle histoire à découvrir

Dans son nouveau livre L’Orient mystérieux et autres fadaises, le journaliste du Nouvel Observateur, François Reynaert, raconte 2500 ans d’histoire de l’Orient sur 400 pages. Un récit passionnant pour changer de perspective et dépasser les clichés.

 

"Ce livre a pour ambition de raconter l’histoire de ce monde que le XIXe siècle, des voyageurs et des artistes ont baptisé Orient», annonce Reynaert, au début de son livre avant d’entrer dans le vif du sujet. Avec un sens du récit qui faisait déjà le succès de Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises, l’auteur revient sur l’histoire de vingt-cinq siècles qui vont de l’Antiquité hellénistique au Printemps arabe.

L’auteur abandonne les clichés et montre que l’Orient est plus que les «Mille et Une Nuits, les fantasmes d’odalisques de harem, les images de Sarrasins à cimeterre et quelques noms de sultans enturbannés». Il explique que les racines du christianisme se sont développées en Orient, avant d’être diffusées dans le monde par le biais de l’Empire romain. «Les chrétiens du Liban ou d’Égypte avec leurs noms étranges — maronites, coptes — (…) ne sont pas les cousins exotiques de la famille. Ils en sont les pères», écrit François Reynaert. Grâce à son style d’écriture, léger, amusant, qui traite néanmoins de sujets sérieux, il est facile d’adhérer à sa vision de l’histoire de l’Orient.

 

Contre les préjugés

Il détruit le préjugé qui veut que la fracture entre Orient et Occident a toujours été une évidence. Il revient alors à l’époque romaine où  «l’obsession des Romains est de faire de celle qu’ils appellent Mare nostrum (notre mer) un lac romain, en organisant la conquête des régions qui l’entourent». Au temps de l’Empire, il n’y avait nulle fracture entre les deux rives de la Méditerranée. Un riche habitant romain, qui habitait l’Allemagne, avait tout en commun avec un homme d’Antioche (Turquie) ou de Tingis (Tanger, au Maroc) : «Il vit dans le même univers culturel, obéit aux même lois, croise dans la rue les mêmes soldats, sacrifie au culte du même empereur.»

Reynaert tente d’éclairer son lecteur sur plusieurs malentendus. Par exemple, il explique que c’était le Christianisme n’était pas juste «une nouvelle secte juive comme il y en eut beaucoup». D’ailleurs, il présente les points de similitude entre le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam. Le livre permet aussi de comprendre les racines lointaines des guerres entre chiites et sunnites qui déchirent la Syrie ; l’importance historique de l’Égypte dans le monde arabe ainsi que la complexité du conflit arabo-israélien. Il conseille enfin qu’au XXIe siècle les Européens doivent envisager l’Histoire autrement pour comprendre le monde et que cette démarche est très intéressante.

L’Orient mystérieux et autres fadaises de François Reynaert, Éditions Fayard.2013. 400 p.

 

Sarah Kanning

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