Une place baptisée Chokri Belaïd en attendant la vérité

La place des Droits de l’Homme de Tunis sera baptisée au nom du martyr Chokri Belaid, à l’occasion de la quatrième commémoration de l’assassinat de l’homme politique tunisien. L’annonce en a été faite par le président de la République, Béji Caïd Essebsi, lors de l’audience accordée à  Basma Khalfaoui, veuve du défunt.
Beji Caid Essebsi présidera en personne la cérémonie d’inauguration de la future place Chokri Belaid, le 6 février 2017.
C’était le matin du 6 février 2013. Une triste matinée où le militant pour les droits de l’Homme a succombé aux balles de ses assaillants, ce qui a mis fin non seulement à sa vie, mais aussi à une Gauche tunisienne qui n’est, aujourd’hui, que l’ombre d’elle-même et qui peine à se faire entendre.
Avocat de formation, Chokri Belaid est un fervent défenseur des Droits de l’Homme, qui s’est fait notamment remarquer en 2008, lorsqu’il avait dénoncé la répression dans le bassin minier par le régime de Ben Ali. Il était à la tête du groupe d’avocats chargé de défendre les mineurs mis en accusation en raison des protestations.
C’est notamment après la Révolution qu’il a mené une lutte farouche contre la montée de l’extrémisme religieux caractérisant la Tunisie post-révolutionnaire.
Son assassinat avait provoqué une colère noire chez la population et les acteurs politiques, ce qui a plongé le pays dans une crise politique sans précédent.
C’était donc une figure incontestable de la Gauche tunisienne qui s’était éteinte en ce triste 6 février 2013. Aujourd’hui, de nombreuses zones d’ombre planent encore sur le dossier de ce crime.
Beji Caid Essebsi, s’était engagé, lors de sa campagne pour la présidentielle de tout faire pour élucider cet assassinat politique.
A ce jour, rien n’a été fait et il semble que les forces obscures continuent à empêcher que la lumière soit faite pas seulement sur l’assassinat de Belaïd mais également, celui de feu Haj Mohamed Brahmi.

Mémorial de Chokri Belaid à El Menzah VI. Un petit et timide bout de terre à la mémoire d’un grand homme qui a donné sa vie pour défendre les libertés et la dignité de son pays. Baptiser la place des Droits de l’Homme de Tunis à son nom est un signe de reconnaissance inespéré que l’on attendait pour enfin offrir à Chokri Belaid une parcelle de la place qu’il mérite réellement en Tunisie.

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