Deux mondes qui s’ignorent, se tournent le dos, voire se méprisent, alors qu’ils ont tellement besoin l’un de l’autre.
Alors que dans d’autres pays il y a intégration, coopération et même un partenariat stratégique et mutuellement profitable.
L’université a besoin du financement dont disposent les entreprises économiques pour la recherche, elle a besoin de savoir ce qui se passe dans l’économie réelle, quels sont les attentes des entreprises, les besoins du marché, les aspirations des chefs d’entreprise, en cadres, en recherche appliquée, en innovations ?
Les entreprises ont besoin de techniciens, d’ingénieurs, de gestionnaires pour assurer un management de qualité.
C’est l’intégration de l’université dans le monde du travail qui fait la croissance économique et la progression technologique.
Le ministère de l’Enseignement supérieur continue d’orienter les effectifs des bacheliers vers les filières disponibles, non en fonction des débouchés sur le marché de l’emploi donc les besoins des chefs d’entreprises, mais en fonction de la capacité d’accueil physique dans les locaux universitaires. C’est une aberration qui persiste depuis trente ans.
C’est une erreur stratégique et une tromperie de la part des responsables de l’université, voire un crime que d’orienter encore chaque année des milliers de bacheliers vers des filières sans issue : lettres, droit, gestion,… là où se trouvent les effectifs les plus nombreux des diplômés du supérieur.
Les besoins des entreprises se sont focalisés sur les ingénieurs en informatique alors que l’université forme des maîtrisards en lettres.
C’est dans cet esprit que l’on dit que “l’université est une usine à chômeurs”.
La formation universitaire coûte cher à la communauté nationale, les diplômes font naître des aspirations légitimes d’ascension sociale, suivis par des déceptions amères à cause du chômage qui sévit chez les jeunes diplômés.
Le mythe de la sécurité de l’emploi dans la fonction publique et le prestige chancelant du col blanc hantent les rêves des candidats à un diplôme universitaire qui perdent ensuite leurs illusions en consultant les bureaux de l’emploi munis pourtant d’une maîtrise en lettres ou d’un diplôme en gestion.
La solution réside dans un partenariat stratégique entre l’université et les organisations syndicales patronales pour établir chaque année en commun un programme de coopération, celui-ci doit prévoir la définition des quotas d’étudiants à orienter dans chaque filière en fonction de leurs aptitudes certes, mais aussi en fonction des débouches sur le marché de l’emploi et des besoins des entreprises économiques.
Vous savez sûrement qu’il est plus difficile aujourd’hui de trouver un bon frigoriste ou un chauffagiste compétent et disponible, alors que certains immeubles de bureaux fourmillent de médecins et d’avocats en mal de clientèle.
C’est pourquoi un plombier gagne sûrement mieux sa vie qu’un enseignant du secondaire ou un chef de service dans une Administration quelconque.
La connotation péjorative de la formation professionnelle a la vie dure chez nos jeunes même s’ils ont perdu pied dans les filières scolaires longues pour plusieurs raisons.
Il y a encore beaucoup à faire pour réconcilier la population avec la formation professionnelle et diffuser une culture “des métiers manuels” et insuffler du prestige aux professions de proximité : menuisier, forgeron, serrurier, frigoriste, électricien, chauffagiste, plombier, gazier,…” qui facturent déjà très cher leurs prestations de service.
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