Intervenant dans Midi Med ce jeudi 9 mai 2019, le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Slim Khalbous, a annoncé la création d’une prime à la production scientifique. Il s’agit, selon lui, d’une première en Tunisie. « Pour les encourager, les chercheurs toucheront une prime en publiant un article scientifique ou en déposant un brevet. Un décret, à cet effet, sera adopté dans 2 jours. Nous avons conclu un accord avec les syndicats et les conseils scientifiques. La prime sera accordée au mérite. C’est la première fois que les syndicats acceptent un tel principe », a-t-il expliqué.
Le ministre a précisé, dans ce même contexte, que le budget consacré à la recherche scientifique a été revu à la hausse. « En deux ans, il a augmenté de 51,5% : plus de 20% pour cette année et plus de 30% pour 2018 », a-t-il assuré.
Les syndicats refusent de composer et ils cherchent les problèmes
Par ailleurs, le ministre a été interpellé sur le désaccord de son département avec les syndicats, notamment Ijaba (Union des universitaires chercheurs tunisiens). Ce dernier, selon lui, refuse de composer. « Ils cherchent les problèmes. L’accord que nous avons conclu avec eux comporte 6 points, dont 5 ont déjà été concrétisés. Nous avons expliqué les blocages relatifs au sixième point qui porte sur le statut des enseignants-chercheurs. Or, les syndicats font semblant de ne pas avoir compris et accusent le gouvernement de vouloir revenir en arrière. Le statut date d’il y a 25 ans. Il est, de ce fait, obsolète », a-t-il expliqué.
Slim Khalbous poursuit en soulignant que chaque partie a émis ses propositions : UGTT (Union Générale Tunisienne du Travail), Ijaba, conseils scientifiques, universités. La mission du gouvernement consiste à rapprocher ces propositions afin d’élaborer un projet consensuel. « Le tout devait être achevé en décembre 2018. Nous avons demandé à Ijaba de nous accorder un peu plus de temps, mais ils nous ont accusés de ne pas vouloir finir le travail. Or, nous y travaillons ensemble », a-t-il encore déclaré.
Concernant la décision du gel des salaires des enseignants universitaires grévistes, Slim Khalbous assuré qu’il s’agissait d’une décision légale, validée par le Tribunal Administratif. « Avant de la prendre [la décision], nous avons fait toutes les consultations légales nécessaires. La décision était difficile et impopulaire, mais nous l’avons prise car il était inconcevable de prendre les étudiants en otage. Une grève doit être expliquée. La loi n’a pas prévu de grèves ouvertes. Refuser de fournir les sujets des examens aux étudiants est une chose grave », a encore affirmé le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique.