Il est l’homme que tous les fans de Nadal et Federer ont secrètement encouragé la nuit dernière devant leur poste de télévision, même s’il n’a certainement fait que retarder l’inéluctable. Tombeur sans trembler une seconde de Novak Djokovic en finale de l’US Open, Daniil Medvedev a privé Djoko à la fois d’un 21e Grand Chelem, record absolu dans l’histoire du tennis chez les hommes, mais aussi et surtout d’un Grand Chelem calendaire (Open d’Australie, Roland-Garros, Wimbledon et US Open) seulement réussi par Rod Laver en 1969.
Le Russe, transparent lors de sa dernière finale contre Djoko en Australie, était presque gêné d’avoir mis fin à la conquête historique de son adversaire. « Je suis désolé pour Novak. Je ne peux pas imaginer ce qu’il ressent. Je ne connais pas ce sentiment. Mais un Grand Chelem est un Grand Chelem. Je l’aurais gagné contre Botic van de Zandschulp (117e mondial, qu’il avait éliminé en quarts), je serais probablement aussi heureux. Après, savoir que j’ai battu quelqu’un qui a eu un bilan de 27 victoires et 0 défaite majeur, ça va m’apporter encore plus de confiance ».
*« Les Russes savent comment faire la fête »
Un triomphe qui n’empêche pas le Russe de penser que Djokovic est d’ores et déjà le plus grand joueur de tous les temps, devant Rafa et Rodger. « Oui, bon je ne vais probablement pas le répéter encore une fois (sourire). Je l’ai dit honnêtement à la sortie du court. Je sais que ça peut être un peu irrespectueux vis-à-vis d’autres gars. Mais je le pense ». Le 21e de Novak attendra, mais pas la chouille du diable de Medvedev, l’un des meilleurs clients du circuit en conférence de presse :
« Tout ce qui arrive pour la première fois est spécial. Quand j’ai gagné mon premier tournoi junior, cela signifiait beaucoup pour moi. Je pense que lorsque vous répétez quelque chose, les émotions sont un peu différentes, sauf si c’est pour entrer dans l’histoire. Là, je ressens beaucoup de bonheur. Là, je sais que je n’ai rien qui m’attend dans un avenir proche et je sais aussi comment faire la fête. Les Russes savent comment faire la fête (sourire). J’espère que je ne ferai pas la une des journaux. Si je le fais, ce sera dans le bon sens, promis. Mais je vais vraiment célébrer ça ! ». Sûr que Marat Safin a dû lui donner quelques conseils en la matière.
(20Minutes)