Quatorze ans plus tard, Des politiciens américains lancent une campagne pour que la lumière soit faite sur le financement des attentats du 11 septembre.
Rappelons que les attentats du 11 septembre 2001 sont quatre attentats perpétrés par des membres du réseau islamiste Al Qaida, visant des bâtiments symboliques des Etats-Unis (les tours jumelles du World Trade Center de New-York) et faisant 2973 victimes.
Lancé par l’ex sénateur Bob Graham lors d’une interview sur Le Figaro la polémique émane d’un document de 28 pages qui prouverait l’implication directe du gouvernement saoudien dans le financement des attentats du 11 Septembre et qui a été classé et censuré avant sa parution en décembre 2002. «Ce rapport montre la participation directe du gouvernement saoudien dans le financement du 11 Septembre», affirme M. Graham.
Ayant pour titre, «Éléments, discussions et récits concernant certains sujets sensibles de sécurité nationale» dans le rapport du Congrès sur la tragédie, ce fameux document aurait donc été définitivement classé et censuré par l’administration Bush.
Une série d’accusations scandaleuses
Après plusieurs tentatives sans réussite pour déclassifier ces 28 pages, l’ancien sénateur dénonce une conspiration et exige la publication de ces documents pour des raisons de sécurité nationale. «Nous savons au moins que plusieurs des 19 kamikazes ont reçu le soutien financier de plusieurs entités saoudiennes, y compris du gouvernement. Le fait de savoir si les autres ont été soutenus aussi par l’Arabie saoudite n’est pas clair, car cette information a été cachée au peuple américain» dit-il, avant de poursuivre par «On nous dit que cela ne peut être fait pour des raisons de sécurité nationale, mais c’est exactement le contraire (…) Publier est important précisément pour notre sécurité nationale. Les Saoudiens savent ce qu’ils ont fait, ils savent que nous savons ».
Le sénateur Graham va plus loin en accusant la négligence de l’autorité américaine d’être à l’origine des attentats de Charlie Hebdo. « Pour moi, nous avons montré que quoi qu’ils fassent, il y aurait impunité. Ils ont donc continué à soutenir Al-Qaida, puis plus récemment dans l’appui économique et idéologique à l’État islamique. C’est notre refus de regarder en face la vérité qui a créé la nouvelle vague d’extrémisme qui a frappé Paris».
Souvent seul dans son combat pour que lumière soit faite, Graham possède aujourd’hui le soutien des familles des victimes, de certains avocats et de plusieurs autres acteurs de la société civile. D’après les informations du Figaro, Sean Carter, l’un des avocats d’une famille de victimes se serait exprimé au New Yorker dans les termes suivants : «Nous affirmons que des organismes de bienfaisance établis par le gouvernement du Royaume pour propager l’idéologie radicale wahhabite ont servi de sources majeures de financement et de soutien logistique à Al-Qaida, pendant toute la décennie qui a mené au 11 Septembre».
Signalons au passage que les accusations faites par l’ancien sénateur ont été contredites par des sources ayant travaillé sur le document. Tel que, Philip Zelikow, directeur de la commission du 11 Septembre, qui qualifierait les 28 pages «d’accumulation de rapports préliminaires non confirmés». Néanmoins, Si les accusations de M. Graham vis-à-vis de Washington et de Riyad se trouvaient avérées, les USA se retrouveront dans un scandale pire que celui du Watergate. Tel n’étant pas encore le cas, les débats continueront à s’amplifier.
Alexis Ibohn