USA, les « faucons » perdent leurs ailes.

Va-t-on vers une détente ? Ou vers toujours plus de chaos ?
La propagande des « faucons » ne fait plus d’effet et de nouvelles voix, puissantes, se font entendre pour stopper la dynamique diabolique dans laquelle s’est embourbé l’Otan avec ses alliés wahabites.

Remise en cause de la politique US

Les signes qui nous viennent de Washington dévoilent une division au sein des plus hautes instances dirigeantes. L’Amérique peut-elle continuer à poursuivre son objectif stratégique prioritaire qui est la chute de Bachar Al Assad ?
Derrière cet objectif, il y a certes, deux intérêts majeurs des USA et de leurs alliés : d’abord assurer le passage du gaz qatari en Europe pour concurrencer la Russie sur le plus grand marché du monde et, de façon concomitante, couper l’axe chiite dont Damas est le point d’orgue.
Mais pour arriver à cet objectif, il faut non seulement poursuivre, aux côtés de la Turquie et des monarques wahabites, le soutien aux djihadistes, mais aussi continuer une guerre larvée et très peu populaire contre la Russie et Poutine dont l’efficacité militaire et la sagesse diplomatique, séduisent une planète qui n’en peut plus du chaos. Même aux USA cette tendance se fait sentir et la campagne électorale se joue aussi sur cette toile de fond. De façon  quelque peu asymétrique car une alliance de fait se noue entre « faucons » et Démocrates contre un Républicain marginal qui pourrait devenir le prochain président des USA et qui voue à Poutine une grande sympathie.
Cette incertitude sur l’avenir du leadership US, provoque l’exacerbation des «faucons». Au point que les militaires montent au créneau pour lancer des déclarations loufoques, comme celles du Commandant en Chef de l’Otan, le général Breedlove qui déclare devant le Congrès que « Moscou représente une menace pour l’existence même des Etats-Unis et de leurs alliés en Europe ». Breedlove ajoute que « le commandement européen des forces armées américaines manœuvre pour contenir la Russie et est prêt à se battre et à remporter la victoire ». Breedlove a aussi dévoilé les véritables raisons de son discours : « La Russie étend encore davantage sa ligne d’influence pour tenter de rétablir son rôle dans l’arène mondiale » il ajoute enfin que « la participation de Moscou à la guerre en Syrie ne fait qu’aggraver le problème ».
Réalisant qu’ils ont beaucoup perdu de leur influence, les faucons US  jouent leur dernière carte : celle de la montée aux extrêmes. Sont-ils inconscients au point de risquer une guerre contre la Russie ? Oui, car en vérité, ils jouent contre la montre. Ils savent que leur hégémonie militaire recule sur tous les continents.

Remise en cause du leadership militaire

En Mer de Chine, toute la stratégie militaire US est mise à mal par les îles artificielles mises en place par l’Empire du Milieu qui s’assure ainsi des bases avancées bien plus solides que les porte-avions américains dont l’invulnérabilité est désormais sérieusement remise en cause par le missile Dong Feng 21-D, surnommé « le tueur de porte avions ». Selon les spécialistes, ce missile fait fi de toutes les contre-mesures actuelles et serait capable de couler n’importe quelle Task force hostile.
Même au niveau de la supériorité aérienne, les USA perdent du terrain. De l’aveu de leurs propres spécialistes, le F35, chasseur furtif dernière génération, censé remplacer le fameux F16, vendu à 4500 exemplaires, traîne de nombreuses casseroles qui limitent très sérieusement sa supériorité sur le J-31 chinois et les SU-35 et T-50 russes.
Au Moyen Orient aussi le rapport de force change, de façon bien plus grave pour le leadership US.
L’arrivée de l’armée Russe en Syrie, suivie par les troupes du Hezbollah libanais et les forces d’élite iraniennes, a transformé la donne. Renforcée par ces derniers, l’armée syrienne reconquiert progressivement son territoire au grand dam des USA, mais encore plus des wahabites. Car si la Syrie récupère sa souveraineté, non seulement les Qatari et leurs alliés perdront le plus grand marché du monde de gaz, mais il verront aussi les iraniens, à partir de la même nappe de gaz, ravitailler le vieux continent.
Or les iraniens sont les pires ennemis des wahabites. Non seulement pour les raisons religieuses que tout le monde sait, mais aussi parce que l’Iran, même s’il reste théocratique, est bien plus savant que les pétromonarchies wahabites. Ces dernières ont gardé leurs peuples dans une misère mentale sans précédent et leurs pétrodollars servent surtout l’Occident et contribuent à détruire les pays arabes qui ne leur font pas allégeance. Or maintenant qu’il semble que le prix du baril va persister à un bas niveau, le maintien de monarques anachroniques, sans légitimité et qui plus est, argentiers du terrorisme, devient problématique.

Remise en cause de l’ordre mondial

Cette remise en cause de l’ordre mondial, inédite depuis des décennies, rend les faucons US et autres alliés très nerveux. Les interventions en Irak et en Afghanistan se sont révélées désastreuses, l’intervention en Syrie s’est retournée contre eux.
La Russie fait un tabac dans les populations arabes qui adulent Vladimir Poutine comme aucun dirigeant, arabe ou non arabe, ne l’a jamais été.
Les Irakiens, au plus haut niveau, exigent de plus en plus l’intervention de la Russie, ils accusent ouvertement les USA d’être derrière Daech, ou du moins, de l’instrumentaliser.
Washington est également entre deux autres feux en ce qui concerne la Turquie et les Kurdes. Washington protège ces derniers alors que la Turquie, qui en compte plusieurs millions, ne veut pas entendre parler d’un Etat kurde susceptible de remettre en cause son intégrité territoriale.
Enfin, Washington n’est plus autant attiré par le pétrole. Sa dégringolade, dont beaucoup l’accusent, mais qui est surtout due à des facteurs exogènes, risque de s’éterniser.
Quant à Israël, devenu une puissance militaire, son problème, désormais interne, n’interpelle plus Washington de la même manière.
Enfin, il faut le préciser : les responsables US n’en peuvent plus de subir l’imprévisibilité des wahabites et les impairs de leurs mercenaires jihadistes. Beaucoup préfèrent la pondération des iraniens, d’où leur retour sur la scène internationale…

L’Amérique a un besoin pressant de sagesse

L’Amérique a un besoin urgent de sagesse, elle a besoin de renforcer les voix de la raison qui se font entendre ici et là.
Elle doit se refaire une santé et une réputation car sa communication politique dominante, celle des faucons, est en panne. La machine à créer des ennemis est grippée.
La plupart des observateurs ont compris que Washington instrumentalise les pires terroristes de la planète et plus personne ne croit que Poutine ou les Chinois veulent détruire l’Amérique, et encore moins l’Europe.
Quand on remarque que l’extrême droite et l’extrême gauche européennes partagent le même avis sur la question syrienne, on comprend que le malaise est grand et qu’il y a une forme de déchéance qui a frappé les forces politiques traditionnelles. Les responsables occidentaux, qui se coltinent des pétromonarques absolus et détruisent toute les aspirations des peuples à la liberté, n’arrivent plus à faire illusion auprès de leurs électeurs. L’explosion des réseaux sociaux a réduit l’hégémonie des puissants sur l’information mondiale. Une nouvelle conscience mondiale émerge et l’avenir appartiendra à ceux qui sauront la rationnaliser.

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