Va-t-on se faire vacciner contre le Covid-19 par le nez?

Des médecins affirment qu’un vaccin administré par voie nasale serait plus efficace pour protéger les individus contre l’infection.
La plupart des quelque 150 vaccins contre le Covid-19 en cours de développement dans le monde seraient administrés par piqûre dans le bras. Mais lorsqu’il s’agit de protéger les individus contre des agents pathogènes qui envahissent les voies respiratoires, comme le Covid-19, une piqûre intramusculaire n’est pas nécessairement la meilleure stratégie, rapporte le New York Times.
De nombreux microbes, dont le SARS-CoV-2, pénètrent dans l’organisme par les muqueuses, des tissus humides et spongieux qui tapissent le nez, la bouche, les poumons et le tube digestif, déclenchant une réponse immunitaire unique à partir des cellules et des molécules qui s’y trouvent.
*Immunité stérilisante
Étant donné la puissance et la vitesse de propagation du Covid-19, et «sachant à quel point les réponses des muqueuses peuvent être puissantes contre un agent pathogène viral, l’idéal serait de penser à des vaccins des muqueuses», indique Akiko Iwasaki, immunologiste à l’université de Yale.
Ces vaccins muqueux pourraient être aussi voire plus efficaces que leurs équivalents intramusculaires, en lançant une attaque sur plusieurs fronts contre le Covid-19 dès l’instant où il tente de franchir les barrières du corps.
Sans une forte réponse des muqueuses, les vaccins injectés sont moins susceptibles de produire une immunité stérilisante, un phénomène grâce auquel un pathogène est éliminé du corps avant d’être capable d’infecter des cellules, explique la docteure Anna Durbin, experte en vaccins à l’université Johns Hopkins.
Les personnes vaccinées intramusculairement pourraient être protégées contre une version grave de la maladie mais être infectées malgré tout, présenter des symptômes légers et transmettre occasionnellement de petites quantités du microbe à d’autres individus.
*Mise au point délicate
Il n’est cependant pas facile de stimuler de manière fiable l’immunité des muqueuses, et les vaccins qui les ciblent spécifiquement présentent leurs propres inconvénients.
La conception d’un vaccin muqueux avec des ingrédients moins risqués, tels que des virus inactivés ou du matériel génétique, pourrait permettre de contourner ce problème. Mais ces formules plus inoffensives risqueraient d’être trop faiblement dosées pour stimuler une réponse immunitaire de longue durée.
La prise en compte de ces facteurs introduit des ralentissements dans le calendrier de développement des vaccins, les scientifiques s’efforçant de garantir à la fois la sécurité et l’efficacité.
Cela signifie que les recettes visant les muqueuses pourraient ne pas faire partie de la première génération de vaccins contre les coronavirus –peut-être une raison de plus pour s’y pencher au plus vite.
(Slate)

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