Dans la course aux vaccins contre le nouveau coronavirus (SARS-CoV-2 ou COVID-19), au moins 11 vaccins sont actuellement en phase clinique des tests avancés dans le monde, dont celui des laboratoires Pfizert et Biotech qui serait efficace à 90%. Le laboratoire américain Moderna a lui aussi annoncé son propre vaccin ce lundi 16 novembre 2020 et il serait efficace à 95%.
Il faudra, bien entendu, que ces produits obtiennent une AMM (autorisation de mise sur le marché) : le précieux sésame pour assurer leur commercialisation dans le monde. Quand est-ce que la Tunisie pourra-t-elle recevoir l’un de ces produits ? Comme nous l’avons précédemment vu avec le DG de l’Institut Pasteur de Tunis, Hechmi Louzir, les premiers lots de vaccins devraient arriver au milieu de l’année 2021, « voire avant ».
Une lourde tâche logistique et organisationnelle
Toutefois, la question qui se pose : les autorités sanitaires tunisiennes seraient-elles capables d’acheminer ces vaccins en Tunisie à temps et dans de bonnes conditions ? En effet, il ne s’agit pas de simples marchandises, mais de vaccins avec des ARM messagers, des gênes… Autrement dit, la moindre variation et la moindre perturbation risquent de tout chambouler.
Il faut rappeler que les vaccins contre le COVID-19 doivent être conservés à une température variant entre -80 et -70 degrés. Les fabricants assureront eux-mêmes ces conditions jusqu’à la livraison. Mais après, que se passera-t-il ? C’est là où les autorités tunisiennes doivent intervenir, et efficacement. Cela demandera, en effet, des moyens logistiques et organisationnelles importants. Les autorités sanitaires seront-elles à la hauteur ? On l’espère malgré les terribles lacunes et les grandes difficultés que connait le secteur de la santé publique en Tunisie. D’ici l’arrivée des vaccins, nous aurons sans doute le temps de nous préparer. Nul doute que les pouvoirs publics s’activent déjà pour ce faire… du moins espérons-le.
Retrouvez l’intégralité de l’interview de Hechmi Louzir, DG de l’Institut Pasteur de Tunisie, via ce lien.
F. K