La vague de froid qui s’est abattue sur les régions du nord-ouest et du centre ouest, au cours de la semaine écoulée, aura été, de l’avis général l’une des plus dures jamais enregistrée dans la région, de par sa virulence et les dégâts qu’elle a causés. Elle a provoqué des ravages dans le secteur agricole, notamment dans le domaine de l’arboriculture, lequel a été touché de plein fouet par les fortes chutes de neige, au demeurant; inattendues à pareille époque.Plusieurs. vergers de vignes et de pommiers avec filets ont été sévèrement touchés par la neige, voire complètement détruits dans plusieurs régions du Kef et de Kasserine, à tel point que les cultivateurs sinistrés ont croisé les bars devant la fatalité et lancé un cri d’alarme au gouvernement pour leur venir en aide
Le retour de la poudreuse a été fort surprenant pour une population peu habituée et non outillée face à un froid de cette intensité, même si certains soutiennent que la neige est de bon augure pour le bon déroulement de la campagne agricole.
En trois jours (du 29 au 31 décembre) les habitants des zones touchées par les chutes de neige ont enduré de grandes souffrances suite aux coupures répétées de l’électricité, de l’eau potable et, surtout, de routes obligeant parfois bien des habitants à faire preuve de beaucoup de patience. Débordés, les services de la STEG ont été très sollicités, Ils ont mené en deux jours plus d’un millier d’interventions dans les régions sinistrées où le courant a été parfois coupé durant plus de 20 heures, y compris dans les zones urbaines.
Précarité et souffrances
Certaines toitures vulnérables n’ont pas résisté devant les chutes de neige de la première journée et se sont écroulées rapidement aggravant la précarité dont souffrent plusieurs personnes. Les appels de détresse lancés par les sinistrés n’ont trouvé aucun écho de la part des autorités régionales. Néanmoins, des aides en couvertures, vivres et produits de chauffage leur ont été quelque peu livrés mais sans toutefois réussir à atténuer leurs souffrances.
La neige a, en effet, atteint dans certains endroits 1,30 m d’épaisseur en l’espace d’une nuit, paralysant du coup l’activité socio-économique et la circulation automobile sur la plupart des axes routiers, et créant, de surcroît, un climat délétère chez la population qui n’arrivait pas à se ravitailler et encore moins à vaquer à ses occupations.
En dépit de ce froid exceptionnel, les forces de l’ordre n’ont pas chômé, réussissant même à mettre la main sur deux individus à bord d’une grosse cylindrée alors qu’ils tentaient d’approvisionner des groupes terroristes retranchés a djebel Ouergha en denrées alimentaires.
Par-delà ; les difficultés endurées par la population en raison de la vague de froid éprouvante de la fin de l’année 2014 a révélé les carences du système de protection des zones reculées et les difficultés de la vie dans ces lieux où se sont bousculés bien des candidats à l’élection présidentielle armés de philippiques à l’égard de leurs adversaires, et se tenant pour les parangons de la justice sociale en promettant à la population, urbi et orbi, monts et merveilles et un salut dont ils ont toujours rêvé.
Le malheur des uns a cependant fait le bonheur des autres. . Plusieurs Tunisiens en quête de bonheur et de dépaysement se sont rendus en masse au Kef au cours des trois jours qu’a duré la poudreuse pour la fameuse pose sous la neige. Nombreuses excursions ont été aussi organisées par des agences de voyages au Kef à tel point que les citadins de l’ancienne SiccaVénéria ont cru au leurre de voir leur ville se transformer, soudainement, en une destination touristique prisée par les Tunisiens.
J.T