Depuis le début de l’été, l’Algérie vit au rythme d’incessants incendies, qui se déclenchent un peu partout sur le territoire. Plus de 1 200 départs de feux ont été recensés en juin et juillet, ravageant quelque 8 000 hectares.
“C’est un virus d’un genre particulier”, comme le qualifie le journal Horizons. Ce “virus” ravageur, c’est la vague d’incendies enregistrée depuis le début de l’été en Algérie. En moyenne, pas moins de 20 feux par jour se sont déclenchés ces deux derniers mois. Le dernier bilan donné par Radio Algérie fait état de 8 778 hectares ravagés, soit, quotidiennement, plus de dix terrains de football. Le dimanche 2 août, le président Abdelmadjid Tebboune a diligenté une enquête pour “déterminer les causes des incendies qui ont ravagé de vastes étendues de forêts”.
Exactement 2 846 hectares de forêt, 3 245 hectares de maquis et 2 687 hectares de broussailles sont partis en fumée depuis le début de juin en Algérie. Rien qu’entre samedi et dimanche, 52 incendies ont été enregistrés surtout dans les wilayas de Bouira, en Kabylie et de Béjaïa, à 220 km à l’est d’Alger, note le quotidien d’information Le Courrier d’Algérie. Dans certains cas, les feux ont même menacé les riverains. Au village Beni Khelfoun (Bouira), les populations n’ont pu survivre à “un incendie géant” que grâce à l’intervention des pompiers. Afin de rendre compte du drame qui se joue, la protection civile algérienne a rendu des images impubliques fin juillet.
*Des causes criminelles ?
Le phénomène est d’une telle ampleur que les rumeurs se multiplient. Les départs de feu seraient-ils criminels ? Aucun élément tangible n’a été dévoilé, mais pour les autorités, certains incendies “sont d’origine criminelle”, comme l’a déclaré le Premier ministre, Abdelaziz Djerad. Ce dernier a indiqué que des pyromanes ont été clairement identifiés, rapporte le site d’information Algérie1. “Il n’est pas exclu qu’ils soient prochainement présentés sur la télévision publique pour avouer leurs crimes”, a-t-il dit. Le président Abdelmadjid Tebboune a ordonné dimanche l’ouverture d’une enquête et dit vouloir démasquer les coupables.
Cette série de feux qui ravage le pays vient s’ajouter à d’autres “incidents” jugés douteux par le président et son Premier ministre.
A quelques jours de la fête du sacrifice, “l’Aïd El-Adha”, un manque de liquidités dans les bureaux de postes avait déclenché un mouvement de panique parmi les usagers. Le Premier ministre n’hésite pas à qualifier cet incident d’“action concertée visant à provoquer des troubles dans le pays”.
(Le courrier international)