Vente aux enchères des trésors tunisiens à Paris : précisions de l’Institut National du Patrimoine

L’affaire des trésors tunisiens qui seront mis aux enchères à l’hôtel Drouot à Paris continue de faire couler de l’encre. De fait, plusieurs questions légitimes doivent être posées. Il s’agit, en effet, de pièces historique, appartenant à la famille de Habib Jalouli de la lignée husseïnite et donc au patrimoine tunisien. Au total, pas moins de 114 pièces ont été acheminées vers la France, visiblement sans autorisation. Qui a été à l’origine de cette fuite ?
Intervenant sur les ondes de Shems FM ce mardi 2 juin 2020, le directeur de l’Institut National du Patrimoine (INP), Faouzi Mahfoudh, a expliqué qu’il ne s’agissait pas d’objets volés à partir d’un musée, mais d’une propriété privée appartenant aux héritiers de la famille Jalouli. « Les autorités tunisiennes ont voulu racheter ces produits, mais il n’y a pas eu d’accord sur les prix. Il y a des manuscrits, des vêtements et même des correspondances datant du 19ème siècle », a-t-il précisé.
Normalement, poursuit-il, lorsque ce type d’objets passe par l’aéroport, la douane prévient les autorités compétentes. De ce fait, selon le directeur de INP, plusieurs questions se posent sur l’acheminement de ces objets historiques. « Selon le code de la protection du patrimoine, chaque personne a le droit d’exposer des produits historiques et archéologiques. Toutefois, les expositions permanentes sont interdites par l’article 57. Seules les expositions temporaires sont autorisées et elles doivent faire l’objet d’une autorisation de la part du ministre de la Culture. Seulement, pour le cas actuel, cela n’a pas été fait. Concernant les prix annoncés (environ 300 euros), il s’agit d’une mise à prix. Ils vont donc augmenter », a expliqué Faouzi Mahfoudh.
Dans ce contexte, le directeur de l’INP a indiqué que les autorités tunisiennes ont contacté l’UNESCO en vue de restituer les pièces en question. « Chaque pièce sortante doit faire l’objet d’une autorisation. Nous allons, de ce fait, porter plainte auprès du procureur de la République au sujet de la date de sortie et des personnes impliquées. Chacun va alors devoir assumer ses responsabilités. Si nous n’arrivons pas à restituer les objets, nous achèterons au moins une partie », a-t-il encore souligné.

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