Alors que l’épidémie de coronavirus ralentit en France, et que le reconfinement semble avoir porté ses fruits, Olivier Véran a fait un point d’étape, ce jeudi 19 novembre. Il a particulièrement insisté sur la dégradation de la santé mentale des Français, et a tenu à rassurer : « Nous vaincrons cette vague », même si cela « prendra du temps encore ».
*Le mal-être, face cachée de l’épidémie
Le ministre français de la Santé a débuté sa prise de parole par un point sur la santé mentale des Français, parlant de « face cachée » de l’épidémie. « Mal être, ras-le-bol, stress : l’impact psychologique du confinement est réel », a lancé Olivier Véran. « Tout le monde n’en souffre pas mais tout le monde peut être concerné », a reconnu le ministre, invoquant comme potentielles causes à ce mal-être la confrontation avec la mort, l’angoisse, la culpabilité d’avoir pu contaminer un proche, la grande part d’inconnu, autant sanitaire et qu’économique. Le ministre a évoqué également le phénomène de hausse des violences intrafamiliales, rappelant la possibilité de joindre le 119, le numéro d’urgence de l’enfance en danger.
*20 000 appels quotidiens au numéro vert d’aide psychologique
« Depuis fin août, il y a eu une augmentation des états anxieux et une diminution de l’indicateur de satisfaction de vie », a expliqué le ministre de la Santé. Pour faire face à ce constat, 41 cellules d’urgence médico-psychologiques ont été mises en place depuis mars, ayant effectué 8 000 prises en charge pendant la première vague, annonce le ministre. « 160 psychologues supplémentaires sont actuellement en cours de recrutement dans les centres médicaux. » Près de 20 000 appels sont passés chaque jour au numéro vert d’aide psychologique, a indiqué Olivier Véran.
Depuis le début de l’épidémie, 47 127 sont mortes en France des suites du Covid-19.
*Ralentissement de la circulation du virus
Le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon a confirmé ce qui était pressenti : un ralentissement de l’épidémie. « La dynamique de l’épidémie s’est réduite », mais « la pression sanitaire reste extrêmement élevée et les hôpitaux sont encore en situation de très forte charge en termes de malades », a annoncé Olivier Véran. Il a également rappelé qu’il y a plus de patients hospitalisés en France au cours de la deuxième vague que de la première, et que le pic sanitaire enregistré à l’hôpital du printemps dernier a été dépassé.
« Au cours des 24 heures, c’est comme si un patient était admis en réanimation toutes les quatre minutes » a indiqué Olivier Véran. Il y a actuellement environ 4 700 patients en réanimation pour cause de Covid-19, et de 3 000 à 3 500 malades en réanimation hors Covid. « La charge sanitaire va se réduire progressivement, il ne faut pas relâcher nos efforts et notre vigilance », a martelé le ministre.
Olivier Véran a conclu en disant que le déconfinement n’était pas à l’ordre du jour : « Nous devons poursuivre nos efforts pendant toute la durée nécessaire pour casser l’épidémie ».
(Ouest-France)