"Nous avons besoin aujourd’hui de nous couvrir contre la volatilité excessive des marchés. La couverture de produits permet de maintenir des marges acceptables pour l’entreprise et d’annuler la volatilité que connaissent les marchés», nous a affirmé Mohammed Sijilmassi, expert marocain dans les affaires financières dans la région MENA à BNP-Paribas.
Volatilité VS Edge
Les prix des produits sur les marchés sont souvent liés aux évolutions de ces mêmes marchés au niveau de l’offre et la demande. Des interruptions au niveau de l’offre, mais aussi l’avènement d’une crise au niveau de l’offre ou de la demande créent une certaine volatilité.
«Pour se prémunir contre la volatilité, nous avons pensé à une stratégie optimale qui consiste à identifier les besoins des entreprises, définir la volatilité en fonction du risque et étudier les limites de la volatilité. Nous avons conclu que le edge est une assurance contre tout mouvement», a poursuivi Sijilmassi. La couverture des produits permet de faire face à la crise, à la hausse ou à la baisse (la volatilité), mais avec un seul inconvénient : le potentiel de gain qui pourrait se présenter pourrait s’en trouver limité.
Lors du séminaire, les intervenants ont présenté toutes les solutions possibles pour faire face aux risques avec un focus sur les swap, les calls et les puts. En Tunisie, cette culture de couverture (edge) n’existe pas encore. Mais dans certains pays tels que la France ou le Bahrein, les entreprises utilisant des produits plus structurés prennent des positions spéculatives pour acheter ou vendre des matières premières à n’importe quel moment, en dépit du contexte financier du marché mondial et parviennent à créer des liquidités.
Mise en place de la couverture
«Nous serons des intermédiaires entre les clients qui veulent se protéger contre la hausse et ceux qui veulent se protéger contre la baisse. Cela ne nous créera aucun risque du moment que cette médiation crée un équilibre», nous a fait savoir Saif Ismail, responsable tunisien de la salle des marchés à l’UBCI. Avant de poursuivre, «nous allons aussi garantir des marges aux clients et c’est une première en Tunisie.»
L’UBCI propose un prix fixe avec des marges acceptables, indépendamment du marché mondial et de la période de crise ainsi que de la variation des prix sur le marché mondial. Les intérêts symétriques (hausse/baisse) des entreprises renforcent la mise en place de cette couverture. De nouveaux produits ont été proposés lors du séminaire pour effectuer une couverture de produits. Il s’agit notamment du change à terme, de flexiterme, de swap, de calls et puts (achats et ventes avec des options supplémentaires), etc.
Par exemple, le flexiterme permet d’allonger la durée de l’opération commerciale, tandis que le change à terme garantit une livraison de devises avec un délai supérieur à deux jours ouvrables après la date de la transaction, contrairement au change sport qui se fixe à un délai sans marge. Ces produits suppriment les risques de change et garantissent une souplesse au niveau de l’échéance, mais il y a toutefois des inconvénients. Il s’agit du prix figé (le client ne peut pas profiter de l’augmentation des prix.)
Communication externe
Il s’agit en effet de communiquer sur l’image de marque, fidéliser les clients et en attirer de nouveaux, souligne M. Ismail.
«Aujourd’hui, nous voulons vulgariser pour les clients, notamment les entreprises plus averties, l’utilisation de produits dérivés plus complexes. Nous sommes les premiers à lancer ce produit et nous avons une transaction en cours», nous a affirmé Sana Nouira, responsable trading à la salle des marchés de l’UBCI.
«L’intérêt de ce séminaire est de montrer ce que l’UBCI pourrait offrir de plus sur le marché tunisien par rapport aux entreprises locales. Il s’agit d’exposer des produits qui ne sont pas utilisés en Tunisie tout en acceptant la réglementation dans le pays», nous a fait savoir Nabil Gatti, responsable tunisien de la Banque entreprises à l’UBCI. Avant de conclure, «nous avons déjà proposé à nos clients de les accompagner auprès de la Banque centrale pour parvenir à des accords selon les besoins et cela a été effectué. Si les entreprises gèrent mieux les opérations commerciales, elles serviront un intérêt global pour le pays.»
Chaïmae Bouazzaoui