Vers une entreprise citoyenne et innovante

Le 1er congrès national de la CONECT (Tunis 27-28 juin) a tenu toutes ses promesses : des invités tunisiens et étrangers de marque, 4 workshops thématiques animées par des universitaires, présence de 400 congressistes, mais aussi des élections libres contrôlées par des juges du tribunal administratif.

 

Il faut dire que le bilan de 20 mois d’activité est élogieux avec l’organisation de 120 évènements à caractère thématique national et international.

Tout cela consacre le pluralisme syndical patronal tous secteurs d’activité confondus. Derrière cette façade il y a toute une équipe qui s’active, animée par Tarek Cherif.

Quel bilan d’activité ?

En 20 mois d’activité, la CONECT est parvenue à créer 40 structures sectorielles et régionales. Toutes les régions du pays ont maintenant leur propre section régionale.

La CONECT a organisé près de 120 manifestations et évènements soit à caractère thématique en Tunisie comme l’incitation des entreprises à intégrer la Bourse, à adopter un comportement citoyen, problèmes et solutions du port de Radès…

La CONECT a organisé plusieurs forums de coopération et de partenariat à l’international : Turquie, Libye, France, Maroc en coopération avec les patronats de ces pays.

1000 entreprises tunisiennes ont adhéré à la COMECT, il s’agit d’entreprises qui ont prouvé leur comportement citoyen : acquittement de leur devoir fiscal, registre de commerce, adhésion CNSS… pas de forfaitaires à la CONECT.

Le Bureau exécutif élu de la CONECT compte 25 membres alors qu’il y avait 46 candidats, c’est dire que la compétition a été rude. On peut dire que les régions intérieures du pays sont largement représentées puisque sur 25 élus 11 régions sont présentes.

Au niveau du genre, cinq femmes ont été élues au Bureau exécutif, ce chiffre monte à six si l’on ajoute Mme Leïla Khayat, qui a été nommée à la tête de la Commission des sages, organe consultatif nommé par le congrès.

Rappelons que Mme Khayat a été longtemps vice-présidente de l’UTICA et présidente de la Chambre des femmes chefs d’entreprises en Tunisie, dans le monde arabe et au niveau mondial.

 

Les TIC un levier stratégique

M. Taoufik Djelassi, professeur à l’école des Ponts et chaussées de Paris et président du Conseil d’administration de Tunisiana, a fait une intervention remarquable sur “Les TIC, levier stratégique pour le développement de l’entreprise citoyenne et innovante.”

Le conférencier a rappelé que de nos jours le monde est devenu un village avec le développement des TIC, ce qui a engendré une déréglementation et des changements profonds dans les comportements. Les entreprises sont devenues de plus en plus concurrentielles.

Avec le Smartphone, on peut tout faire, même lorsqu’il s’agit d’activités pointues.

Aujourd’hui, la notion de client-roi est plus que jamais d’actualité : le client dicte les contours et le prix des produits qu’il est disposé à payer aux entreprises qui créent produits et services.

Le lecteur d’hier est devenu blogueur, transformé en acteur et en média. C’est une véritable révolution technologique. Comment créer de la valeur avec le Smartphone ?

Selon l’orateur, aujourd’hui on peut payer la technologie à la carte, selon l’usage. Mais la Tunisie est encore à la traîne dans ce domaine malgré les efforts accomplis.

 

4 workshops thématiques

Les workshops organisés par la CONECT sont révélateurs, par le choix judicieux des thèmes, des options et des objectifs poursuivis par la Centrale syndicale.

Ces ateliers ont eu beaucoup de succès si l’on prend en considération la richesse des débats et des recommandations qui en ont découlé.

Le workshop relatif à l’entreprise citoyenne a été entamé par un exposé de Mme Nejla Chaar et présidé par M. Alban Litz.

Le workshop relatif à l’innovation a été présidé par M. Philippe Lotz et animé par une intervention de M. Walid Bel Haj Amor, DGA de CONETE –engineering.

Le thème de l’écosystème de l’entreprise a été traité par M. Slim Zghal, chef d’entreprise, alors que le workshop a été présidé par M. Kenneth Campbell.

De son côté M. Abderrazak Zouari, P-DG de l’UBCI et professeur universitaire, a présidé le workshop relatif au développement inclusif alors que c’est Mme Riadh Zghal, universitaire, qui a présenté une conférence à ce propos.

Le débat a été passionnant avec plusieurs réflexions et questions posées par l’assistance.

C’est M. Jelloul Ayad, ancien ministre des Finances qui a fait devant l’ensemble des congressistes la restitution des travaux des différents workshops.

 

Vision et valeurs

La stratégie de CONECT se base en priorité sur la valorisation des ressources humaines et des compétences nationales, l’instauration d’un nouveau dialogue franc et responsable entre toutes les parties prenantes de la problématique du développement économique et social du pays, de la création des richesses et de la promotion de l’emploi dans les régions.

La CONECT affirme que sa vision consiste à œuvrer en faveur d’une répartition équitable des richesses et de la valeur ajoutée générées par la croissance.

Parmi ses objectifs figurent en bonne place la réhabilitation de la valeur travail et l’instauration de la responsabilité sociétale de l’entreprise.

La CONECT milite en faveur du pluralisme syndical, qu’il soit patronal, salarial ou agricole. C’est ainsi que l’UTAP aussi bien que le SYNAGRI, l’UTT et la CGTT ont été invités à assister et à participer aux travaux du 1er congrès et à prendre la parole à la tribune.

D’autres invités qui restent attachés au monopole syndical et à la pensée unique ont décliné cette invitation.

Il faut dire que la CONECT considère le pluralisme comme un acquis et un enrichissement au niveau des initiatives et de la contribution au débat et aux actions de développement.

M. Tarek Cherif, fondateur de la CONECT et qui a assuré la présidence provisoire durant vingt mois, a animé de façon habile et efficace le déroulement du congrès durant les deux jours, prononçant le discours d’ouverture ainsi qu’un deuxième discours précédent l’intervention du chef du gouvernement, Ali Laarayedh, qui a tenu à participer à ce congrès pour encourager la communauté tunisienne des chefs d’entreprises à investir et à créer des emplois, même s’il n’y a pas encore de stabilité sociopolitique dans le pays ni de sécurité dans toutes les régions.

Le président de la CONECT a affirmé que nous devons compter sur nos propres ressources humaines et matérielles pour assurer la croissance et le développement de notre pays.

 

Insertion des personnes handicapées dans le monde du travail

La CONECT assure la promotion du projet ED in-place qui consiste à favoriser l’insertion des handicapés dans le monde du travail.

Ce projet est sponsorisé par des institutions italiennes et libyennes.

Il a été présenté par Mme Federica Joelle, chef de projet, M. Federico Marcon, Directeur de l’ONG Fondation Don Carlo Gnocchi, M. Mohamed Driss, chef d’entreprise à Benghazi en Libye ainsi que M. Giaconno Guaraldi, professeur à l’université de Modena.

Ridha Lahmar

 

Khalil Ammar parle de la BFPME

Intervenant lors de la séance inaugurale du congrès, M. Khalil Ammar, P-DG de la banque de financement des PME, a donné un aperçu des activités de la banque en matière de financement des PME.

En effet, celle-ci existe depuis huit ans et a financé 1600 projets économiques, 70% sont de nouveaux promoteurs et 80% sont diplômés de l’enseignement supérieur. La moyenne en matière d’emplois est de 30 salariés qui ont défendu leur entreprise lors des évènements sécuritaires qui ont suivi le déclenchement de la Révolution. La plupart remboursent leurs crédits à échéance.

Pour le P-DG de la banque, le comportement citoyen doit émaner aussi bien de la part des promoteurs que des salariés. D’ailleurs, la BFPME ne se contente pas de donner des crédits, mais accorde des prêts participatifs aux promoteurs pour boucler le capital.

Elle assure également assistance et accompagnement au promoteur dans sa gestion. La BFPME a bénéficié de la part de la Suisse d’un don de 5 MD et d’une assistance technique de la part de son homologue française, OSEO.

Selon M. Ammar, les PME ont besoin d’avoir les moyens matériels et les compétences humaines pour pouvoir innover.

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