(Vidéo) Chokri Belaïd : huit ans après, ces mots qui sont plus que jamais d’actualité

C’était il y a huit ans, jour pour jour : Chokri Belaid a été assassiné devant chez, le matin du 6 février 2013, alors qu’il s’apprêtait à monter dans sa voiture. Une tragédie qui a plongé la Tunisie dans une crise sans précédent, où la violence politique et le terrorisme ont atteint leur paroxysme. Une Tunisie qui était régnée par une Troïka – dirigée par Ennahdha – controversée, avide de pouvoir et de domination.
Huit ans après, la vérité sur l’assassinat du martyr Chokri Belaïd n’a toujours pas été dévoilée, même si des soupçons existent au sujet du très probable commanditaire de ce crime. L’affaire est devenue politique par excellence. On fait tout pour que la vérité reste camouflée. Malgré les révélations fracassantes du comité de défense des martyrs sur l’appareil sécuritaire secret d’Ennahdha en octobre 2018, le parti islamiste semble plus que jamais intouchable. L’examen de l’affaire de l’assassinat de Chokri Belaid a plus d’une fois été reporté à des dates lointaine.

La seule force fiable face à Ennahdha et à l’obscurantisme

Chokri Belaïd était incontestablement la seule personnalité politique tunisienne charismatique qui pouvait rassembler. Avec sa mort, c’est la Gauche tunisienne qui a disparu, c’est la force du modernisme qui a disparu. Il était le seul rempart face à la suprématie d’Ennahdha. Aujourd’hui, le parti islamiste, malgré toutes les casseroles qu’il traîne derrière lui, domine la scène politique, même s’il est fragilisé à certains égards.
Nombreuses ont été les déclarations fracassantes et profondes du martyr Chokri Belaid « Il vont, un jour, recourir à la violence », avait-il dit une fois à propos d’Ennahdha. Sur le plateau de Nessma TV, il avait formulé des critiques virulentes à l’encontre d’Ennahdha et d’Ali Laarayedh, qui était alors ministre de l’Intérieur. « Ils sont contre l’intelligence Tunisienne. La Tunisie a donné naissance à tant d’intellectuels. C’est cette Tunisie qui a donné naissance à Tahar Haddad. Nous avons, face à nous, une force qui nous tire vers l’arrière, qui déploie la violence et qui exclut les autres […] ».
Des paroles qui resteront gravées dans l’Histoire de la Tunisie. Huit après l’assassinat du martyr Chokri Belaid, la vérité n’a toujours pas été dévoilée et tant qu’Ennahdha restera au pouvoir – que ce soit directement ou par procuration -, elle ne le sera jamais.
Paix à l’âme de Chokri Belaïd et aux âmes des martyrs de la Tunisie.

Fakhri Khlissa

Related posts

Exportations françaises vers l’Algérie : quelle sera l’addition de cette crise ?

La Tunisie prépare ses candidatures à l’UNESCO

Tunis accueillera la 8e édition de la conférence FITA 2025 sur les investissements en Afrique