Le vaccin contre le nouveau coronavirus (SARS-CoV-2, responsable du COVID-19) est sur toutes les lèvres. Plusieurs laboratoires ont proposé leurs candidats, dont 13 qui sont à la phase finale des tests cliniques. La Tunisie, selon le ministre de la Santé Faouzi Mehdi, devrait recevoir entre 5 et 6 millions de doses. De nombreuses questions restent encore sans réponses.
Quand va-t-on recevoir les premiers lots du vaccin contre le COVID-19 ? Quels seront les laboratoires sollicités ? La Tunisie, avec ses moyens, sera-t-elle capable de conserver ce produit particulier compte tenu des conditions spécifiques de conservation qui doivent être remplies ? Les Tunisiens pourront-ils se faire vacciner gratuitement ? Comment expliquer que le Maroc, pays voisin, a pu recevoir son premier lot de vaccins mercredi 2 décembre 2020 avant nous ? Et enfin, face à des autorités qui semblent dépassées par les événements, qu’en est-il de la stratégie nationale de lutte contre la pandémie ?
Pour répondre à toutes ces questions, Docteur Chokri Hamouda, Directeur de l’Instance Nationale de l’évaluation et de l’accréditation en Santé (INEAS), a accordé un entretien à Réalités Online dans lequel il est revenu sur plusieurs détails.
300 MDT pour conserver le vaccin contre le COVID-19 sur deux ans
Avant la fin du second trimestre de 2021, le vaccin sera disponible en Tunisie, selon Docteur Chokri Hamouda, qui rappelle que de nombreux préparatifs doivent être faits avant la réception des premiers lots. Assurer la bonne réception du produit revient à assurer la bonne logistique. Il s’agit, selon le jargon scientifique, de la « chaîne de froid ».
La Tunisie, avec ses capacités actuelles, peut stocker 1 million de doses d’un vaccin par an. De ce fait, il faut doubler, voire quadrupler cette chaîne de froid, ce qui requiert toute une logistique. « L’objectif est clair et nous avons même défini les coûts : 150 millions de dinars pour assurer la conservation du vaccin contre le COVID-19 la première année et 150 autres millions de dinars pour l’année qui suit. Puisqu’il s’agit d’une pandémie, l’État doit donc fournir ce vaccin gratuitement. C’est un long processus qui nécessite une période d’au moins 6 mois », a-t-il expliqué.
Il faut savoir, poursuit Docteur Chokri Hamouda, qu’un vaccin classique n’empêche pas la transmission du virus. D’où l’importance de miser sur les vaccins de nouvelle génération. Les recherches, sur ces vaccins, sont en cours et elles s’inscrivent dans l’optique de la phase 3 des tests cliniques. « La Tunisie est capable de développer sa capacité de conserver du vaccin. Encore faut-il commencer à le faire, sachant que la stratégie est déjà en place et que nous disposons des moyens matériels nécessaires », a-t-il ajouté.
Le Docteur est revenu sur les questions brûlantes liées à la distribution gratuite du vaccin contre le COVID-19. Il a, aussi, livré son analyse de la stratégie nationale de lutte contre la pandémie. Retrouvez l’intégralité de l’entretien du Directeur de l’INEAS dans la vidéo ci-dessous.
- Travail journalistique : Fakhri Khlissa
- Réalisation et montage : Riadh Sahli
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