Dora Miled, Présidente de la FTH, est revenue sur l’étude d’impact de la COVID-19, que la Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie a présenté lors d’une conférence organisée ce vendredi à Tunis.
« Cette étude a permis de mettre en lumière une décroissance très importante du secteur hôtelier en 2020 qui est de l’ordre de 66% en termes de valeur ajoutée. En nombre de nuitée, cette perte est encore plus grave, avec une baisse de 80 % à fin octobre 2020 par rapport à 2019 » déclare la responsable.
Elle ajoute par ailleurs, que les entreprises opérant dans le secteur de l’hôtellerie souffrent déjà de saisonnalité depuis 2011 et surtout depuis 2015. Ils ont également fermé 6 mois entre 2019 et 2020 et avec la pandémie il n y ’a pas eu de saison touristique.
Dora Miled souligne dans ce contexte, que les charges sont énormes et qu’il n y’a plus de liquidité. Elle précise que les mesures annoncées de la ligne de garantie sur les prêts bancaires ne sont pas vraiment effectifs à ce jour, à part quelques contrats qui ont été signés.
« Nous avons une grave responsabilité sociale à la quelle nous avons fait face tout l’hiver, en indemnisant nos salariés qui étaient au chômage technique en essayant de garder nos emplois dans la mesure du possible. Mais aujourd’hui, après deux mois de situation touristique très réduite, nous n’avons aujourd’hui plus de moyens pour faire face à cette responsabilité » estime à ce propos la Présidente de la FTH.
Selon la responsable, « Cette étude a montré qu’il est prévu une perte de 27 000 emplois d’ici fin 2020 dans le secteur hôtelier. Au niveau des répercussions sur le budget de familles, il y’aura bientôt 40% d’entre-elles qui seront dans l’extrême pauvreté s’il n y ’a pas de mesures prises pour les soutenir ». Elle précise également, que les récentes mesures proposées par le gouvernement pour garantir un minimum de revenus à ces familles et le report de certaines charges sociales et fiscales pour les entreprises, ne sont que des mesures à court terme.
« Nous n’avons pas de vision sur une quelconque reprise en 2021. Il faudra des mesures à moyen et à long terme qui permettent aux entreprises de se préparer à la reprise. Comme vous le savez, les hôtels ont besoin de maintenance pour assurer une qualité de service avant l’ouverture d’où l’obligation d’investir des sommes importantes » assure Dora Milad avant de conclure : « Comment on va réouvrir les hôtels en 2021 constitue l’un des grands défis d’aujourd’hui. Nous avons fait une série de propositions au gouvernement concernant la restructuration financière des entreprises qui consistent à attirer de nouveaux investisseurs et capitaux pour redynamiser le secteur !».
- Travail journalistique : Samy Ben Naceur
- Réalisation et Montage : Riadh Sahli
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